never surrender /spiderthief

Le reflet de la vitrine d’un magasin le force à s’arrêter. Il ne s’y est pas encore habitué — cette tenue, sur lui, quand il a passé tant d’années à ne rien vouloir avoir avec l’organisation, à aller jusqu’à nier son existence. Il lui semblait qu’une organisation gouvernemental sur son cv suffisait. Les choses sont différentes, maintenant, pourtant. Rejoindre le SHIELD n’a pas complètement été de son choix seul ; c’était ça, ou continuer à fuir, à tourner en rond sur l’île, à regarder par-dessus son épaule ou celle de Jess pour s’assurer qu’HYDRA n’y était pas. C’était ça ou ne jamais se reposer complètement, continuer à dormir que d’une oreille, toujours être sur le qui-vive, prêt à tout plaquer, à partir. C’était ça, ou recommencer un schéma déjà instauré en fabriquant sa mort, celle de Jess, et essayer d’obtenir un répit qu’il sait moindre — parce que tout ça, Neal, il l’a déjà fait. Il a déjà donné et cette vie, il n’en veut plus. Et s’il a conscience que ses liens de New York sont toujours dans l’obscurité de la vérité, il aurait été incapable de refaire le coup à Maxym, pas après lui avoir dévoilé être encore en vie, pas après lui avoir demandé un service énorme. Alors quitte à choisir entre le SHIELD ou HYDRA, Neal, il a préféré trancher et choisir son camp. Le bouclier. Des compétences uniques à mettre à leur service (les mots d’un autre, pas les siens parce que Neal, s’il se sait doué, il sait aussi qu’il ne fait pas le poids à côté de personnes comme Jess, dotées de pouvoirs). Des jours, des semaines, à se faire former et ils ont finalement consenti à lui donner une tenue. Le mettre un peu plus au courant, l’envoyer sur le terrain.
Tout ça dans le plus grand des secrets.
Et s’il a rapidement pris le pli des bouffées d’adrénaline, les courses poursuites, les tirs échangés (il ne possède toutefois pas d’arme, toutefois, par choix, parce qu’il continue d’être contre leur utilisation), rappel d’une existence déjà passée et qu’il croyait révolue, l’idée de porter un uniforme autrement que le temps d’une arnaque (ou un foreplay plus intimité avec Jess), elle, ne se fait toujours pas dans son crâne. Le regard ancré dans sa réflection, il passe une main dans ses cheveux pour arranger sa coiffure, note pour la énième fois l’absence d’un chapeau (qui jurerait avec la tenue mais détourne l’attention de son visage).
Soupir.
« Caffrey, hurry up! » La voix de son partenaire qui lui arrache une moitié de sourire, les yeux pourtant levés au ciel. He’s no Peter. Mais il possède des capacités plutôt intéressantes (le genre qui aurait pu être d’une grande utilité à l’époque de ses méfaits, non pas qu’il continue d’y penser) et un humour que l’ancien arnaquer reste en mesure d’apprécier. Les semelles glissent sur le sol alors qu’il se détourne de la vitrine et il se fige aussitôt.
Jess.
Right here, right there.
Avec la colère dans le fond des yeux et, il n’en doute pas, le poing prêt à se fermer pour s’abattre sur son visage. Il déglutit, Neal. She doesn’t know. Can’t know. Mais ça lui semble un peu tard pour ça tandis qu’il arbore (honteusement) le logo du SHIELD sur les épaulettes de sa tenue. « Jess, I can explain. » Il a déjà relevé les mains, un pas en avant calculé pour essayer de combler la distance, retrouver l’intimité qu’ils partagent à l’appartement. C’est pour elle qu’il n’a rien dit. Pour elle qu’il a rejoint l’organisme. La protéger. Lui permettre de souffler. De ne pas avoir à subir une vie de fuite et d’instabilité. Un autre pas dans sa direction, puis encore un autre et il se retrouve finalement juste devant elle. « It’s for the best, okay ? » Les explications raccourcies pour ne pas avoir à perdre de temps, l’espoir idiot qu’elle comprendra. He’s doing it all for her.