i got all i need when i got you / spiderthief

i'm stuck in the dark but you're my flashlight, you're getting me, getting me through the night
- - - - - - - - - - - - - - - - -
@jessica drew

Il s’arrête brutalement de marcher, rattrape Jess par le poignet pour la ramener vers lui. Il voudrait pouvoir affirmer qu’il a perdu le compte des jours depuis le début de leur fuite – qu’il ne sait pas si ça fait un mois ou bien un an qu’ils ont quitté Oak Valley pour échapper à l’Hydre et faire profil bas jusqu’à se faire oublier – mais il ne peut pas cesser de compter. Jamais. Il calcule, il analyse, il trouve une solution. Son cerveau tourne à plein régime, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et si c’est parfois une bénédiction, ça devient aussi éreintant, à la longue. En cavale, c’est parfois utile. Ca lui permet de prendre des décisions rapides, de réfléchir sur la marche à suivre – d’éviter à Jess de se faire tuer en fonçant tête baissée, aussi. Et puis, parfois, ça l’oblige à retourner vers ses vieux travers. « We need a car. » Ou un transport (il connaît l’amour de Jessica pour les deux roues), quelque chose pour leur permettre d’accélérer le pas, de franchir la prochaine frontière, aussi et, peut-être, de rejoindre l’aéroport le plus proche. En espérant, cette fois-ci, que les agents d’hydra n’y seront pas, à les attendre, armés jusqu’aux dents. Et comme pour appuyer ses dires, il désigne la station essence au bout de la rue, où se succèdent les camioneurs et les visiteurs de passage. Un regard vers Jess. Ils n’ont qu’à se faufiler dans la station essence, faire quelques achats en vrac et attendre la future victime de leur arnaque. Juste le temps de lui subtiliser son véhicule en toute discrétion. « Je suppose que t’as pas de badge de police sur toi ? » Il regrette de n’avoir jamais pris le temps de s’en faire faire un (trop paralysé par les années d’emprisonnement qu’il risquait s’il s’y essayait), hausse les épaules avant de se diriger vers la station essence, le pas chaloupé. Il garde le nano-masque dans leurs affaires, les rares qu’ils aient emporté avec eux en fuyant la ville, conscient que ça peut toujours leur être utile, quoiqu’en dise la spiderwoman. « Je ferai diversion, » annonce-t-il tout bas avant de pousser la porte de la station et de se diriger vers le rayon nourriture pour faire face à la grande vitrine. Ses yeux bleus font mine de sonder les sachets de chips, les paquets de gâteaux. Il en attrape parfois pour les regarder de plus près, les repose après quelques secondes d’hésitation et opte finalement pour des Oreos et des Monster Munch goût Paprika. A l’extérieur, la victime parfaite vient de s’arrêter au niveau des pompes à essence. Il ne se redresse, il ne lance aucun regard à Jessica. Il attend. Le bon moment. La conductrice du cabriolet a de longues jambes, le teint halé. Il n’a pas besoin de la regarder davantage pour savoir comment il va l’approcher. Lentement, il se dirige vers la caisse, dépose ses articles, en sort ses derniers billets – fuck, ils vont avoir besoin de retirer, aussi. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il tourne la tête vers Jessica, les lèvres plissées en une ligne mince avant d’ajouter une paire de solaire à ses achats malgré le manque de luminosité, hiver oblige. La démarche assurée, il pioche dans le paquet d’Oreos en arrivant au niveau du cabriolet, tourne autour comme un véritable amateur automobile, relève finalement la tête pour croiser le regard de sa propriétaire. « Bel engin. Elle semble en avoir sous le capot. » Il y a un rire timide, il en profite pour esquisser son sourire, se rapprocher. « Date de 89, non ? » Elle acquiesce, raconte qu’elle appartenait à son père, Neal empêche les images d’affluer. Il doit récupérer les clés, détourner son attention, s’arranger pour l’éloigner, un peu. Il lance la discussion, retrouve tous ses anciens réflexes de voleur, de ceux que Peter a longtemps cherché durant leur collaboration. Il s’autorise à prendre appui contre l’aile droite de la voiture pendant qu’elle continue de la remplir d’essence, fait mine de ne pas avoir remarqué qu’ils se sont rapprochés l’un de l’autre. Elle glousse, il en joue, une main par-dessus les clés qu’elle a déposé sur le toit de sa voiture. Quand elle termine, elle referme, ne semble pas noter l’absence de ses clés et il en profite pour les garder dans son poing fermé. « Attendez, je vous paie au moins le café. » Le sourire au coin des lèvres, Jess sur le chemin qui mène à l’intérieur de la station. Elle le laisse l’accompagner et il la suit. Percute la spiderwoman sur le chemin. « Oh, excusez-moi, vous n’avez rien ? » Une main sur l’épaule de Jessica, l’autre ayant attraper ses doigts, les clés passent de l’un à l’autre en une fraction de seconde. Un regard échangé, point de rendez-vous derrière la station, proche des sanitaires. Il accompagne toujours la blonde, lui offre le café, relance les small talks, prête une attention du coin de l’œil à la voiture, à Jess, cache la vue de la propriétaire en se plaçant devant. Elle est naïve, conquise peut-être, et il continue de jouer le jeu, même quand le moteur se met à ronronner à l’extérieur (faiblement), même quand il sait que Jessica n’est plus là. « Ravi de vous avoir rencontré, en tout cas, je dois y aller, je vais en retard à un meeting. C’était un plaisir, un vrai. » Il lui serre la main, laisse le nom de Nick avec un clin d’œil avant de s’échapper. Rejoindre l’arrière, Jess et la voiture. Il se glisse sur le siège passager. « Faut filer, elle va payer et s’apercevoir que sa voiture a disparu. » Il n’a pas un remord, il a cessé d’en avoir parce qu’il lui suffit de se rappeler que c’est sa vie et celle de Jessica qui sont en jeu.

i'm stuck in the dark but you're my flashlight, you're getting me, getting me through the night
- - - - - - - - - - - - - - - - -

Le poids de cette fuite semble s’alourdir sous les jours qui s’empilent, leur situation qui reste inchangé. La patience de la spider-woman semble s’effriter, cette situation ne lui donnant que des envies kamikazes. Une envie de violence, d’utiliser ses pouvoirs à leur pleine capacité pour en emmener le plus possible avec elle sous terre. Mais elle balaye ce genre de pensées, tient, parce qu’à l’instar de sa dernière descente chez l’hydre, elle n’est plus seule maintenant. Son poignet se fait stopper par celui qui occupe ses pensées, ses yeux noisette glissent vers les siens. « Yeah, I’ll take anything at this point. » opine-t-elle. Même un taco en ruine, ou une autre de ses atrocités. Sa question lui fait arquer un sourcil, un autre regard de biais comme seul réponse. Leur départ précipité lui a coûté de nombreux outils, eux-mêmes volé auparavant lors de ce fameux dernier séjour à hydra. Ses faux badges auraient pu être de grandes utilités, mais certains de ses appareils électroniques bien plus. Regrette de n’avoir embarquer celui qui lui permettait de pirater les ondes, surveiller la police locale ou autre faction qui peuvent se mettre en travers de leur chemin. Devant la station d’essence, elle opine, préfère de toute façon qu’il s’occupe du détournement d’attention. Ne crache pas sur ses propres talents d’actrice, mais c’est son terrain plus que le sien. Elle se calle à quelques pas de l’entrée, s’adosse contre le mur où elle œille son paquet de cigarettes presque vide, pour finalement en tirer une et la glisser à ses lèvres. L’allume lorsqu’elle repère cette potentielle victime débarquant dans son cabriolet, sort son téléphone depuis bien longtemps déchargé et fait mine de se concentrer, sa vision périphérique gardant un œil sur Neal qui vient de la rejoindre. Son expression passive se brise une demi-seconde à l’écoute du gloussement, roule des yeux sans pouvoir s’en empêcher. Elle écoute sa proposition, piétine le mégot à ses pieds. Sait que c’est le moment. Le portable est rangé dans sa poche, s’avance ainsi vers les deux d’un air faussement distrait. « Watch where you walk, dude. » Qu’elle lance du tac au tac, un air suffisant sur ses traits. Les clés sont déjà dans sa paume qu’elle referme, continue son chemin sans un regard vers la victime de leur arnaque, le pas lasse. Traînant le temps qu’il puisse la mettre hors de vue, bien qu’elle doute qu’elle y prêtera la moindre attention, certainement déjà sous le charme du brun. (Elle ne peut néanmoins pas vraiment la blâmer pour cette partie.) Aucun autre regard ne semble posé sur sa silhouette mais elle pénètre tout de même dans la voiture confiante, comme si elle lui a toujours appartenu. Les clés dans le contact, elle est prudente à ne pas faire trop ronfler ce gros moteur, pars sans perdre le moindre temps. Fait le tour du bâtiment pour se poster devant sa sortie, près des sanitaires où ils se sont donnés précédemment rendez-vous. Son regard navigue entre les différents miroirs, ses ongles ricochant contre le volant. S’assure qu’il n’y ait de présences intrusives, suspectes aux alentours, qu’elles appartiennent à hydra ou d’autres ayant pressenti leur escroquerie. Elle se tend à la vision d’une silhouette, se détend lorsqu’elle reconnaît celle du voleur qui la rejoint et prend place dans le siège passager. « Avec son prince charmant. » se moque-t-elle, mettant le pied à l’accélérateur sans plus attendre. S’engage sur la route pour sortir de cette ville modeste, aucun itinéraire précis en tête mais leur dernière tentative d’échapper ce pays court-circuité par l’hydre l’oblige à repenser leurs plans.  « J’pense qu’on peut oublier les aéroports. » Vu leur dernier comité d’accueil, elle ne doute qu’ils aient étendu ce genre d’attention à bien d’autres. « On peut essayer la côte, trouver un bateau et se casser enfin de ce foutu pays. » Pas que ça arrêtera leurs poursuiveurs, l’organisation possédant des bases et des yeux cachés à travers le monde. Mais il faut bien essayer. Se fondre dans la masse, se perdre dans des contrées éloignées. L’Asie semble être une solution judicieuse, espère que ce choix leur sera offert dans le prochain port mais réalistiquement, elle sait qu’ils prendront la première escape qui leur sont offertes. « Do we have any more cash ? We should get something to eat on the way. » Pas qu’elle en ait réellement besoin, désire plutôt une bonne bouteille mais Neal ne partage son métabolisme particulier, ces paquets de junk food ne dureront bien longtemps. Sa main se faufile dans sa veste, analyse d’un coup d’œil son paquet une nouvelle fois, le referme, le réouvre pour en glisser une nouvelle à ses lèvres. Tant pis. Vol ou un peu de charme, elle trouvera bien une solution pour se renflouer. « This is kinda nice. » Elle préfère la liberté d’une moto mais cette décapotable est plutôt satisfaisante. Un peu trop tape à l’œil vu leur situation, mais elle ne va se plaindre. C’est bien mieux que de rester à pieds.

Il ne cherche pas à dissimuler le petit sourire à la réplique de Jessica, la tête légèrement tournée dans sa direction. « Yeah, well, her prince got another princess stuck in his head. » Ses yeux s’adoucissent, ses lèvres s’étirent en une moue qu’il sait être adorable (et irrésistible), le sourire charmeur déjà tout retrouvé même s’il doute que Jess apprécie réellement être comparée à une princesse – elle est plutôt du genre chevalière, pour une princesse et clairement trop sexy pour être coincée dans des robes à paillettes. Pas qu’il s’en plaigne, loin de là. « You think? » ironise-t-il quand elle préconise de fuir les aéroports, pourtant soulagé qu’elle ne cherche pas à jouer les kamikazes ou les fortes têtes face à l’hydre. Mais son insolence est rapidement effacée par la proposition lancée. Risquée, elle aussi – si leur ennemie a envahi les aéroports, rien ne dit qu’ils n’en ont pas déjà fait de même avec les ports – mais toujours une meilleure option que de rester coincés sur ce bout de terre au milieu de l’océan. « On ne perd rien à essayer, de toute façon. » Il espère juste qu’on ne leur demandera pas trop pour monter à bord d’un bateau, les finances étant particulièrement limitées dans leur cas, surtout pour passer des semaines enfermés et sans moyen de partir. « On évitera les routes semées d’iceberg, pas très envie de refaire une version plus moderne du Titanic, » ajoute-t-il avec un sourire en coin et en regard lancé en direction de la spiderwoman. Pas que leur fin puisse être aussi dramatique – il reste convaincu qu’il y avait bien assez de place pour deux sur la planche et il est certain que contrairement à Jack, il trouvera une position pour s’assurer qu’ils tiennent tous les deux sur un morceau de planche, peu importe sa taille. « Just a bit, we’re going to need to get some more if we want to get on a boat. » Mais elle n’a pas tort, Jess, la priorité reste la nourriture pour aujourd’hui. Son estomac, d’ailleurs, semble se réveiller à cette simple pensée en grognant faiblement comme pour lui rappeler son existence et Neal, il profite qu’ils soient en chemin pour fouiller un peu dans la voiture – qui sait, peut-être que blondie aura eu quelques réserves qui peuvent s’avérer utile. La boîte à gant s’ouvre rapidement, déservant sur ses jambes une quantité monstre de vieux albums CD, lingettes, produits de beauté. « Hm, pas de quoi se nourrir mais tu peux toujours te refaire une beauté. » Il tire un rouge à lèvre qu’il ouvre pour en admirer la couleur à la limite du violet, repose finalement l’objet avant de dénicher quelques billets oubliés, lui semble-t-il. « Ah ! Nous voilà plus riche de six dollars, » roucoule-t-il avec un faux air victorieux, les doigts laissant les billets rouler l’un contre l’autre avant qu’ils ne trouvent place dans les poches de son jean. « Quoi, tu en doutais ? » Il profite de l’arrêt à un feu pour glisser une main sur la cuisse de Jess avant de lui serrer sa main la plus proche. Ce qui serait encore mieux serait de ne plus avoir besoin de courir, mais il préfère ne pas l’évoquer, recherche plutôt un diner proche où s’arrêter sur le chemin. « Je suis pas sûr qu’on puisse atteindre les quais avant la nuit. » Et si conduire non-stop jusqu’à les apercevoir ne lui pose aucun problème, il sait que, dans l’éventualité où il y aurait un comité d’accueil sur place, il est sûrement préférable qu’ils se reposent quelques heures avant d’y arriver. « On pourra toujours trouver un motel, il semblerait qu’il y en ait un à vingt kilomètres avant les quais, histoire de manger un bout et de se reposer. » Il calcule, encore, essaie d’évaluer combien d’heures de sommeil ils pourront grapiller à ce moment-là pour quand même être sur les quais avant que le jour ne soit trop levé.

i'm stuck in the dark but you're my flashlight, you're getting me, getting me through the night
- - - - - - - - - - - - - - - - -

Elle tique à ce mot utilisé, arque un sourcil le regard en biais vers le brun. Princesse n’est définitivement un terme qu’elle utiliserait pour se décrire, la grimace que ça lui inspire est certainement la seule chose en commun. Mais elle finit par rouler des yeux, masquant presque le léger sourire naissant se tirant contre sa volonté. (Dont elle blâme toute responsabilité à cette moue et ces yeux. Combat totalement unfair si on lui demande son avis.) « Yeah, I’m pretty much certain. » Qu’elle répond d’un ton neutre, ignorant volontairement son ironie, les yeux braqués sur la route. Elle enchaîne avec sa nouvelle idée, cet autre moyen de tenter de leur échapper et fuir ce pays cerné par les océans. Bien que les risques semblent toujours élevés, elle lance ce pari, cette envie de trouver un navire de commerce où ils pourront se faufiler. Soudoyer néanmoins le capitaine ou un de son équipe va certainement leur coûter cher, et malheureusement recueillir à la violence n’est définitivement pas une voix qu’ils pourront également s’offrir. Elle pince les lèvres à son choix de mots, bien que son esprit cingle de tout ce qu’ils pourraient justement perdre à essayer. « Et nos choix se restreignent. » Parce que la nage ne sera malheureusement pas possible, est pratiquement certaine qu’elle-même ne pourrait y survivre malgré toutes ses ‘améliorations’. « Oh c’est celui où la nana laisse DiCaprio crever ? » Qu’elle fronce les sourcils, des bouts de cette adaptation cinématographique popant d’un endroit lointain de son esprit. « Je l’ai jamais vu, ça avait l’air boring as fuck. » Ne l’avait entrevu toujours pas par choix néanmoins, cadeau d’une agent et amie de l’époque du SHIELD, avec laquelle elle avait partagé un appartement pendant quelques mois. Elle acquiesce d’un signe de tête lorsqu’il écho ses précédentes réflexions, l’argent déjà un autre des nombreux problèmes qu’ils rencontrent (hydra pauvre en bon plans retraites, en particulier rude pour ceux qui les trahissent, étrangement.) Mais pour le moment, l’important est de se soucier de l’estomac qui grogne doucement à ses côtés. S’apprête à lui demander de fouiller les compartiments de cette voiture mais il la devance, ouvre la boîte à gant pour l’inspecter. Les disques s’écoulent sur ses genoux et elle en tire quelques-uns, grimace en reconnaissant les jackets. « Et des désastreux goûts musicaux. » Tout ce qu’elle voit ne lui donne que des envies d’ouvrir sa fenêtre pour les jeter sur la voie publique, s’en retient néanmoins, les renvoyant après inspection simplement d’où il venait. « But all that make-up could be useful if we have to bargain our way in. » ironise-t-elle, attrapant le rouge à lèvres déniché pour l’enfourner au fond de la poche de sa veste. Autant que ce pouvoir de phéromones peut être imprévisible, la rendre inconfortable, elle n’en aurait pas le moindre scrupule à l’utiliser si c’est pas suffisant. « Oh, elle n’a pas que des merdes. » Une mine surprise, presque admirative, elle attrape l’image familière, en ouvre le compartiment pour faire jouer les airs de cet album de Jimi Hendricks. « Amazing. » Quelques coupures en plus ne sont jamais à jeter, regrette néanmoins qu’en plus de sa voiture, leur victime ne leur offre également pas le repas de ce soir. Les sarcasmes jouant son esprit s’interrompent lorsqu’elle sent sa main sur sa cuisse et elle lui offre un fin sourire comme seul réponse. Sa main serrant la sienne emballe son cœur un peu plus et elle voudrait se fondre sur ses lèvres, se perdre dans la passion, l’électricité qui ne semble s’étioler malgré leurs derniers mois partagés. Oublier et se contempler dans toutes ses émotions qui lui semblent encore nouvelle… mais la réalité n’est jamais loin, rappuie sur l’accélérateur sous les coups de klaxon d’un impatient derrière eux (mais pas avant de lui avoir fait un doigts dans le rétroviseur). Son observation forme une moue sur ses lèvres, elle est bien tentée de ne pas s’arrêter, conduire jusqu’à apercevoir la côte. Mais elle est déjà épuisée, trop pour être au top de ses forces si un autre de leurs comités d’accueil les attendent à leur prochaine destination. Leurs nuits sont courtes, le stress bouillonnant dans ses veines alimentant un peu plus les cauchemars peuplant son soi-disant repos. Alors autant ne pas prendre plus de risques qu’ils n’expériencent déjà. « Just a few hours then. » finit-elle par acquiescer. « Whether it’s this car or Hydra, we don’t have a lot of time before someone spots us. » qu’elle ajoute, en écho à ses pensées.

Les rythmes de guitare s’arrêtent lorsqu’elle coupe le contact, finalement arrivé à ce motel repéré plus tôt par l’ancien voleur. « Tu vas nous chercher à manger et j’vais nous prendre une chambre ? » Verrouillant la décapotable, elle en fait son tour pour prendre quelques coupures dans sa poche, déposer un baiser sur ses lèvres. « Just take me some fries or whatever, I’m fine. » s’exclame-t-elle en s’éloignant. Rationner leur argent est la priorité maintenant qu’ils prévoient une grosse dépense. Elle a, de toute façon, déjà passé de plus longues périodes sans rien avaler, le strict minimum lui suffira amplement. Repérant un fumeur à l’entrée, elle lui offre un sourire charmeur et pénètre finalement dans la pièce où le propriétaire s’empiffre de chips devant une mini-télé. Elle se racle la gorge, pas de patience pour attendre qu’un des athlètes foute un ballon dans le filet et il se lève, vient la rejoindre de mauvaise grâce. « Combien pour la nuit ? » Une grimace déforme ses traits à sa réponse, le prix n’est pas exorbitant mais toujours plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Pas le choix de toute façon, maintenant qu’ils se sont arrêtés en trouver un autre ne semble qu’une perte de temps. Quelques grognements échangés comme simple conversation, et elle se retrouve devant avec celui plus tôt repéré. « J’peux t’en piquer une ou deux ? » Autant ne pas attendre les quais et vu l’anxiété qui bouillonne dans ses veines, elle sait que la fin de son paquet n’attend plus que d’être dévalisé. L’homme grimace et elle lui envoie une dose de phéromones qui transforment ses traits frustrés par un large sourire. « Thanks. » le miroite-t-elle lorsqu’il finit par lui tendre son paquet. Ouaip, vraiment pratique. Elle n’écoute sa remarque supplémentaire, s’en détourne simplement pour aller rejoindre la partie restaurant où elle repère rapidement Neal. Elle se rapproche, lui fourre le double des clés dans sa main, se penche un peu plus. « I’m gonna take a shower, don’t be too long. » Qu’elle susurre à son oreille d’un fin sourire, pour se détourner aussitôt d'une démarche féline. Un coup d'oeil aux numéros devant les portes, elle va pour grimper les escaliers au premier étage mais son attention se fait attirer par une paire d'yeux insistante sur la voiture volée. Ses pas se ralentissent, son cœur s'emballe alors qu'elle calcule déjà où elle pourrait le mieux se recevoir en sautant de l'étage. Mais la femme à la curiosité dérangeante se fait saisir à la taille par son prétendu amant fondant sur son cou et ses épaules se relâchent, souffle l'air retenu dans ses poumons. Leur future altercation avec Hydra n'est malheureusement pas une éventualité  mais elle ne peut qu'espérer qu'elle ne sera pour cette nuit.

Il retient un rire devant le regard qu’elle semble lui lancer, ne revient pourtant pas sur ses mots comme pour prolonger le défi silencieux qu’il lui lance – le contredire ou bien se trouver un autre équivalent dans le mot féérique. Il se mord finalement la lèvre alors qu’elle abdique, évite tout de même de souligner qu’il vient de gagner un point dans le concours inexistant qui a été lancé parce qu’il ne voudrait pas qu’elle décide finalement de le virer de la voiture et de continuer le chemin sans lui. Il reporte donc son attention sur la route à son tour, roule des yeux quand elle ne s’offusque pas de l’ironie et qu’elle continue sur le ton du premier degré, choisit de ne pas rebondir dessus parce qu’il sait pourtant que si les aéroports sont à fuir, ça leur restreint considérablement les issues possibles. Il a vaguement l’idée qu’Hydra puisse non seulement les attendre au port mais attendre qu’ils aient embarqués pour se faire connaître et ainsi mieux les piéger – la pensée lui arrache une grimace qu’il ne dissimule qu’à moitié parce que Jessica vient de le lui rappeler. Les choix d’évasion seront restreints, pour ne pas dire nuls. Ils n’auront pas le temps de sonder les membres de l’équipage non plus, leur course étant presqu’autant contre la montre que contre l’organisation. Il ne leur reste plus qu’à espérer pour que l’hydre n’ait pas pensé à l’eau comme fuite possible – espoir qui lui parait un peu trop ambitieux mais Neal préfère ne rien dire car c’est le seul qu’ils aient pour l’instant et il sait ô combien ils ont besoin de s’y raccrocher. « Yup, that one. And her name is Rose. In the movie at least. » Ne retient jamais vraiment le nom de l’actrice – Kate quelque chose – et davantage pour son interprétation aux côtés de Fiennes que pour avoir lâché le pauvre Leo dans des eaux gelés. « People think it’s a classic. » Il ne dévoile pourtant pas son opinion, Neal, parce qu’il ne l’a vu qu’une fois, avec Kate et que son attention en avait été détourné à la moitié pour d’autres activités, selon lui, plus passionnantes. La boîte à gant ouverte dégueule le bordel qui y régnait sur ses genoux, l’ancien voleur étouffant un rire à la grimace de Jess sur les pauvres goûts musicaux (il ne peut pas le nier mais il doutait de croiser un album de Vivaldi dans ce genre de voiture, en réalité) avant de lui lancer un regard qu’il veut neutre. As if she needed make up to seduce anyone. Il ne voice pas sa pensée, pourtant, arquant simplement un sourcil en la voyant récupérer le rouge à lèvre. Il continue sa fouille de la boîte à présent presque vide, ne jette qu’un bref coup d’œil en direction du CD qu’elle a récupéré pour le faire jouer et il approuve d’un hochement de tête. On est pas loin du génie musical, ça lui convient bien – sûrement que Mozzie approuverait aussi. Il déniche finalement quelques billets mais c’est loin de le mener aux portes de la richesse. Ce sera mieux que rien, qu’il décide avant de profiter de l’arrêt à un feu pour tendre la main dans sa direction, aller chercher un contact physique qui se veut un message à la fois clair et brouillé, lui-même pas réellement de savoir ce qu’il essaie de lui déclarer en lui serrant la main. Leurs regards s’accrochent, ses sourcils se froncent légèrement à l’air qu’elle semble afficher – un air qu’il reconnait bien mais davantage parce qu’il est celui qui le porte d’ordinaire que l’inverse et il est prêt à se pencher dans sa direction pour lui dérober un baiser quand un klaxon l’oblige à pousser un soupir. A contre-coeur il relâche la main de Jess, retourne déjà à ses calculs pour essayer d’évaluer le temps qu’il leur reste avant d’arriver à destination. « Just a couple of hours so we can both rest. » Et avoir un vrai lit ne serait pas de luxe, n’étant pas vraiment une certitude soir après soir.

Il se dégourdit les jambes à peine sorti de la voiture, soulagé après ce trajet de pouvoir sentir le sang circuler de nouveau dans la partie inférieur de son être. Il lève les yeux en direction du petit restaurant adjacent au motel. « Sure, » acquiesce-t-il, pas mécontent de pouvoir remplir son estomac – même s’il sait que ce ne sera pas un repas beaucoup plus équilibré que tous ceux qu’ils eus jusqu’à présent, les économies obligeant à des choix et le homard n’est pas en option. Il penche la tête vers elle, aurait bien prolongé le baiser mais elle s’éloigne déjà, ne laissant derrière que l’écho des frites qu’elle réclame et qui lui font lever les yeux au ciel. Il tourne déjà les talons pour pénétrer dans le restaurant principalement vide, un coup d’œil général suffisant à repérer toutes les personnes présentes – deux mamies échangeant à voix basse dans un boxe, une famille partageant une assiette un peu plus loin, un homme qui parcourt un journal en terminant un café. Il évalue la situation comme non risquée, s’approche du comptoir après avoir regardé les plats proposés, les prix affichés. Un pauvre restaurant qui propose des prix dignes des quatre étoiles – mais il suppose que réclamer des aliments pour qu’il puisse lui-même cuisiner est hors de question en plus d’attirer inutilement l’attention alors il opte finalement pour l’option la plus classique, une viande et des frites tant pis pour le plat équilibré. Le rire d’un des enfants éclate et il laisse le regard survoler la scène une seconde avant que Jessica n’apparaisse dans son champ de vision. Il referme les doigts sur les clés, s’apprête à lui parler des frites qui ne devraient pas tarder à arriver mais elle susurre à son oreille et il n’est plus en mesure de réfléchir correctement. Ne peut que la suivre, la dévorer réellement, du regard alors qu’elle s’échappe du restaurant, l’envie d’oublier le repas pour la rejoindre au plus vite. « She’s a hottie. You lucky man. » Il lui faut quelques secondes pour enregistrer le fait que l’homme au journal s’adresse à lui et Neal opine, un fin sourire sur les lèvres. « Yeah she is. » And yes he is lucky. Et c’est justement ce qui le rend fou, en l’instant, alors que son steak peine à cuir et qu’il peut se figurer l’eau qui ruissèle sur le corps de Jessica, retenant un grognement frustré alors qu’il jette un coup d’œil désespéré en cuisine. Les plats arrivent sur un plateau après ce qui lui semble être une éternité, il lâche le billet sans se faire prier, récupère le plateau et, après un coup d’œil au numéro de la chambre et avoir monté le premier étage, repère la leur sans trop de soucis. La porte refermée derrière lui, les plats déposés sur la table proche des fenêtres, il entend l’eau qui provient de la salle de bain et il s’y dirige lentement, ouvre la porte avant de pénétrer dans la pièce. Les portes transparentes de la douche ne dissimulent rien – ou si peu – et il prend appui contre le mur, l’œil appréciateur. « Room service’s here. » Il esquisse un sourire avant d’ôter ses vêtements et de la rejoindre sous l’eau, sa main gauche repoussant les cheveux trempés de la spiderwoman pour laisser apparaître sa nuque, la droite allant glisser le long de sa taille jusqu’à son bas ventre. Un premier baiser déposé sur l’épiderme de Jessica et il fait pression sur son ventre pour venir la plaquer contre lui. Partagé entre l’envie de faire durer l’instant, une petite vengeance pour l’état dans lequel elle l’a abandonné au restaurant, et celle de succomber à ses pulsions premières – toute pensée sur le fait qu’ils devraient sûrement profiter de cet arrêt pour se reposer bien oubliée. Un second baiser sur l’épaule de Jessica avant qu’il ne la retourne, la main droite trouvant alors position en bas de son dos, il prend possession de ses lèvres, en profite pour la forcer à reculer jusqu’à ce que son dos rencontre le mur (ou la vitre, il ne fait plus vraiment attention), le bassin collé contre le sien. She’ll be the end of him.

i'm stuck in the dark but you're my flashlight, you're getting me, getting me through the night
- - - - - - - - - - - - - - - - -

Elle se raccroche à l’idée de fuir par l’océan, espère que cette fois-ci ils auront une traînée d’avance contre l’hydre. Bien que cet espoir soit maigre, ils n’ont plus que celui-ci avant d’être à court de solutions pour s’échapper de ce pays. La référence cinématographique fait froncer ses sourcils, racler ses souvenirs parce qu’elle est un peu près sûre de connaître celle-ci.  « People think a lot of stupid shits. » Elle n’a beau n’en avoir vu que de brèves parties, elle sait pourtant que ça ne serait pas sa tasse de whisky.

L’écho du match diffusé sur l’écran englobe la salle d’accueil, son propriétaire fixé ne lui jette même un regard, totalement absorbé devant la compétition. Ses yeux roulent dans leurs orbites, se racle la gorge sans équivoque avant de passer aux injures. Sans qu’elle n’en ait besoin finissant par se lever, de mauvaise grâce certes, vient tout de même la renseigner sur les prix de son motel qui lui font ravaler d’autres insultes. Elle acquiesce d’une grimace, n’ont de tout de façon pas vraiment le choix de repartir sur la route pour en trouver un autre, si peu d’heures les séparent déjà de l’aube. Un paquet dérobé, une attrapée joue entre ses doigts lorsqu’elle pénètre dans le restaurant où elle repère facilement Neal auquel elle glisse un double des clés dans la paume. Un regard instinctif à travers la salle, elle le reporte sur le brun, s’approchant de son oreille pour lui délivrer une promesse silencieuse lui laissant une moue joueuse sur les lèvres. Mais elle est aussitôt repartie vers l’étage où son cœur bondit à des silhouettes suspicieuses qui ne se révèle seulement dangereuse dans son esprit, l’anxiété de la spiderwoman toujours à plein régime depuis ce qu’il lui semble maintenant des années. La porte verrouillée derrière elle pour éviter les mauvaises surprises, ses vêtement rejoignent vite le sol dans une traînée jusqu’à la salle de bain. Se glisse sans attendre sous l’eau chaude, en élève la température un peu plus. La pièce étroite se remplit rapidement de buée et ses muscles encore raides d’immobilité s’en délectent, expire un soupire de contentement. Les minutes défilent sans qu’elles ne les comptent, sort de son nuage lorsqu’elle entend la porte s’ouvrir. Son demi-sourire s’étire un peu plus lorsque la voix de Neal s’élève, lui lance un regard en biais.  « Tu comptes venir ou j’dois te traîner ? » Mais elle n’a besoin de mettre à exécution sa menace, ses vêtements rejoignant eux-aussi le sol avant qu’il ne vienne la rejoindre. Leur besoin de repos, leur fuite s’évaporent de ses pensées à l’instant où ses lèvres, ses mains se posent sur son épiderme brûlant et elle s’incline contre son torse faisant disparaître le peu de distance qui les sépare encore. Sa main glisse le long de son bras, vient s’étendre contre sa nuque pour le garder contre sa peau. Mais il semble avoir d’autres plans puisqu’elle se retrouve face à lui l’instant d’après, ses lèvres courant rejoindre les siennes. Son dos heurtant la vitre lui extorque un faible gémissement, durcit la bataille de sa langue avant que ses dents n’en viennent tirer légèrement son inférieur. « So no foreplay, huh ? » susurre-t-elle le regard piqué d’amusement distillé dans l’océan de désir qu’ils reflètent. Elle n’en voudrait autrement, son toucher impatient de retrouver le sien alors sa langue vient tracer un chemin sur son cou, se refermer sur son lobe qu’elle mordille lestement. Chacune de ses fibres frémissent déjà de désir et elle en veut plus, un besoin primitif de se perdre dans les sensations qu’il lui procure, d’effacer totalement toutes pensées cohérentes de son esprit. Sa main grattant l’arrière de son cou, l’autre à son épaule, se referment dans un automatisme et elle s’élève sans difficulté, croise ses jambes dans son dos. Ses doigts glisse dans ses cheveux, les agrippe pour le maintenir fermement contre ses lèvres. Ne s’en écarte seulement lorsque l’oxygène lui manque pour y retourner aussitôt. Le monde extérieur, ses propres pensées totalement coupés, elle se mouve seulement guidée par une mémoire musculaire apprise depuis maintenant bien des années. Ses ongles viennent se refermer sur son épiderme, le son de l’eau coulant inaudible à ses oreilles concentrés sur leurs respirations, les faibles geignements venant échapper ses lèvres. Ses cuisses la tirent, tremblent presque mais elle se perd dans ses instincts, le plaisir qui bouillonne dans ses veines… He’ll be the end of her.

Le sourire présent sur ses lèvres est fin alors qu’il commence à retirer ses vêtements pour accéder à la requête (l’ordre à peine déguisé, en réalité) mais il ne parle pas, Neal. Il se glisse sous l’eau chaude, comblant l’espace en quelques secondes pour venir la toucher, caresser l’épiderme rougie par la température de l’eau, la buée les enveloppant tranquillement. Ses lèvres frôlent son cou d’un premier baiser, la main glisse et elle lui arrache des frissons, Jess, alors qu’elle ne reste pas inactive de son côté. Il sent les doigts de la spiderwoman qui remonte son bras, qui se fraient un passage jusqu’à sa nuque au moment où il embrasse l’épaule qu’elle lui offre et il décide, finalement. Pas le temps de languir, pas l’envie, non plus, alors qu’il ne désire que se coller complètement contre elle, de s’emparer de chaque parcelle de son corps depuis qu’ils ont quitté la station service. Une main en bas de son dos, l’autre nichée à sa cou, il plaque son bassin contre celui de Jessica, le baiser avide, passionné, ne laissant que peu de place au doute. Il ne retient pas un léger sourire au gémissement qu’elle produit quand il la plaque contre la vitre – son qui aurait tendance à descendre directement alimenter son désir déjà évident. « You want me to take my time? » taquine-t-elle dans un murmure, la voix pourtant rauque, le regard rendu plus sombre. Il arque un sourcil, prêt à se reculer pour devenir plus lent et la faire un peu souffrir peut-être mais elle plonge déjà dans son cou et il relève une main pour la passer dans ses cheveux avant qu’elle ne rejoigne sa jumelle et il la soulève, tourne la tête pour venir capturer ses lèvres violemment, réclame sa langue contre la sienne, les mains jointes sous elle alors qu’elle s’enroule autour de lui, un coup de hanche et il se perd dans les émotions. C’est à peine s’il a conscience des ongles qu’elle plante dans son dos, uniquement conscient de la pression qu’elle exerce pour le garder contre ses lèvres et il obéit bien volontiers, la gardant en position d’une main tandis que l’autre remonte contre son dos pour lui attraper la nuque. Seuls leurs gémissements et l’eau qui coule rompent le silence, les respirations se faisant plus saccadées à mesure qu’ils s’épuisent dans cette vieille danse. Les yeux clos alors qu’il est submergé par une explosion d’émotions, de plaisir, les hanches tremblant légèrement, le front contre l’épaule de Jessica. Les sentiments présents jusque dans son âme, la déclaration au bord des lèvres, il déglutit, la garde encore dans ses bras, peu pressé de se délivrer de cette embrasse confortable, redresse finalement la nuque pour plonger son regard dans celui de la spiderwoman et c’est à travers cet échange silencieux qu’il lui dit les mots qu’il ne prononcera pas. La tête légèrement relevée alors qu’il lui picore les lèvres d’un nouveau baiser, plus tendre maintenant que l’instinct primaire a été rassasié.

La pression relâchée, il permet à Jess de retrouver le contact avec le sol carrelé de la douche, tend une main en direction du savon qu’il frotte doucement contre la peau de la jeune femme. Geste tendre et délicat, à des années lumières de la passion dévorante qui vient de les consumer, tranchant avec leur quotidien. Le savon en main, il caresse la peau de Jessica avec ses doigts sur le chemin, le laisse glisser de ses épaules à son dos puis ses épaules à nouveau pour passer sur le devant, l’abdomen, les bras, sans que son regard ne quitte le sien. Sans doute que s’il n’avait pas terriblement conscience de l’heure qui défile, il utiliserait l’action pour entamer un second round, profiter du confort du motel pour s’abandonner à ce qui est rendu plus difficile avec la traque dont ils sont l’objet. They don’t have time, though, et il doit se réfréner, un doigt osant à peine effleurer la peau de ses seins, le savon terminant sa course sur les cuisses de la jeune femme tandis qu’il remonte et il se penche pour lui dérober un baiser. « I’ll let you finish, » qu’il glisse contre ses lèvres avant de quitter la douche, attrapant une serviette et l’enrouler autour de ses hanches avant de rejoindre la pièce principale de la chambre. Une main passant sur son visage puis ses cheveux, il constate que la chambre est comme toutes les autres : un lit double, des rideaux épais ouverts, une petite table, un meuble sur lequel trône une télévision. Décoration au minimum. Il se dirige vers la table, vole une frite avant d’allumer la télé, plus pour avoir un bruit de fond que pour réellement se tenir informer des informations qui défilent à l’écran. Dans un réflexe il tire le rideau, plongeant la pièce dans l’obscurité avant d’allumer et il s’installe finalement à table, ne relève le regard qu’une fois que Jess le rejoint. « I’ve been thinking, » débute-t-il, non pas qu’il ait jamais cessé de réfléchir, le cerveau à plein régime en toute circonstance et encore davantage depuis qu’ils ont Hydra à leurs trousses. « On n’a pas assez de fric pour acheter notre entrée sur un bateau alors soit on tente d’en rejoindre un illégalement, mais ça comporte le risque de faire jeter par-dessus bord s’ils nous découvrent en chemin. Soit on tente de se faire embaucher. » L’option la moins risquée, quoique toujours délicate vu que le temps est contre eux.