here comes trouble ☇ alex

Leurs tentatives de fuir ce pays avaient toutes échouées, Hydra semblant toujours avoir un coup d’avance. Aéroport, port, toutes leurs portes de sorties étaient gardées de leur argents armés rendant ainsi la fuite impossible. Elle pouvait déjà s’estimer heureuse qu’ils s’en étaient sorti vivants, non capturés à chacune de leur tentative, même si c’était maigre pour illuminer son humeur. De retour à Oak Valley, ils avaient consenti à retourner à leur point de départ, leur peu de contacts se trouvant dans cette ville. Mais surtout parce que c’était un de leur choix plus risqués, avaient opté pour la psychologie inversé, l’organisation nazi ne s’attendant vraisemblablement pas qu’ils choisissent celle-ci dans leur évasion. Leur faisant gagner quelques semaines, quelques mois avant qu’ils ne comprennent leur stratagème, plus qu’ils n’avaient eu depuis leur trahison. Solution néanmoins toujours éphémère dont ils devraient lui trouver un remplacement. Et le plus tôt serait le mieux. Elle avait ainsi réduit drastiquement ses déplacements, éviter qu’ils ne se fassent griller avant l’heure. Mais tourner comme une lionne en cage dans cette étroite chambre de motel menaçait dangereusement le peu de santé mentale qu’il lui restait. Pendue au plafond après avoir descendu sa bouteille de whisky, son téléphone vibrait la sortant de ses pensées. Elle lisait le message rapidement, n’attendait plus pour enfiler sa veste à capuche. Ce dealer de drogues et d’armes en tout genre avait finalement accepté ses sollicitations (ou plutôt menaces) pour la rencontrer près de la zone industrielle abandonnée. Renflouer leur stock de munitions, récupérer quelques armes supplémentaires avaient été sur sa to-do list depuis leur retour même si l’argent s’amenuisait. Elle était sûre de pouvoir se montrer convaincante pour qu’ils lui fassent un tarif plus que gracieux.

Elle s’arrêtait net, relevait sa tête baissée depuis qu’elle avait quitté sa planque à l’écoute de ces pick-up se propageant de l'autre côté de la rue. Les battements de son cœur s’envolaient, ses muscles se raidissaient. Hydra. « Little shit. » qu'elle marmonnait entre ses lèvres, parce qu’elle pensait tout de suite à la trahison bien sûr. Fuck, c'est un homme mort... Enfin, peut-être pas. Mais quelque chose va être définitivement cassé. Ses jointures blanches, elle abandonnait la stupide, brève idée de laisser sa rage s’exprimer et fonçait se dissimuler dans l’immense serre végétale. Quelques pas et elle se rendait rapidement compte qu’elle n’était seule dans ces lieux. Son regard volait dans la salle, commençait un repérage devenu intuitif, s’interrompait pour se poser sur cet inconnu. « You might want to get out of here. » qu’elle lâchait d’un ton neutre, s'approchait d’une des nombreuses vitres, voir comment les troupes se propageaient. « Ils auront encerclés le bâtiment d’ici… » Mais ses mots se perdaient, ses sourcils se fronçaient devant les équipes qui se propageait autour de cette vieille bâtisse. Définitivement pas en sa direction. Ni celle où elle devait se rendre. Repérait finalement les insignes que leurs uniformes ornaient... Purifiers ? Une faction anti-mutante émergente de la ville qui s'était néanmoins instauré une réputation - violente et imprévisible - plus que rapidement. Inspirait la peur chez nombreux des clients de ce bar et sanctuaire qu’elle avait pu fréquenter quelques fois. « Y a que des ados et gamins là-dedans… » marmonnait elle, incrédule de ce choix monstrueux et surtout lâche. Le nombre, les armes, ils étaient définitivement préparés pour un combat d’envergure et sa raison lui criait de fuir, que ce n’était pas son combat mais ses pieds restaient fixés, ses yeux rivés dans une incertitude qui la tiraillait.

« Pourquoi est-ce que les méchants ont toujours leur repère dans des endroits creepy ? » Le soupir accompagne sa question adressée à personne en particulier (c’est une mission solo, Sam étant occupée dans une autre mission et Clover… Well, elle ne sait pas trop ce que fait Clover, en réalité, mais elle assume qu’elle est sans doute en train de draguer un ou deux garçons), sa tête allant se nicher dans la paume de sa main. Elle a le coude qui repose contre le volant de la voiture prêtée par le WOOHP, les yeux rivés sur l’entrepôt où sont, à priori, localisés les master mind qu’elle soit appréhender. Rien de bien méchant, vraiment – elle a déjà fait pire après quasiment dix ans en tant que spy, mais quand même. Y a un côté un peu trop répétitif qui commence à faire poindre une vague de lassitude parce que franchement, ce serait pas trop demander que d’avoir un méchant qui vit dans un endroit nice and shiny de temps en temps. Et s’il pouvait avoir quelques jeux, quelques bonnes recettes vegan et une pelotté d’animaux bien traités, ce serait vraiment le must du must. Elle inspire profondément, quitte le confort du véhicule pour traverser la rue, rejoindre l’entrepôt – en réalité une immense serre, elle s’en rend compte maintenant qu’elle est entourée de végétaux en tout genre. Aucune trace des méchants, ce qui l’arrange bien en réalité, et elle en profite pour déposer sa paire de lunettes scanner sur son nez, laissant le gadget faire leur travail en analysant l’ensemble des lieux. Elle repère quelques traces ici et là, des indices qu’elle se dépêche de prélever, scanner et envoyer à Jerry pour plus de résultats. Plongée dans son travail, c’est à peine si elle entend les voitures qui freines à l’extérieur, à peine si elle capte qu’il y a du mouvement qui pourraient la concerner. Accroupie, elle termine de prélever un dernier tissu, se redresse et fait volte-face parce qu’une femme s’est faufilée et qu’elle n’a rien du profil donné par Jerry (mais on sait jamais, Alex, elle sait qu’elle doit rester sur ses gardes). « Er… Hello? » Elle fronce les sourcils sans trop comprendre pourquoi elle devrait filer (c’est sa mission, thank you very much) se demande si l’inconnue est aussi une espionne (et si oui, pourquoi est-ce que Jerry ne l’a pas prévenue et si non, pourquoi est-ce qu’elle n’essaie pas de l’arrêter comme le font généralement tous les super méchants). « Hm, sorry, who are you again? » Parce que la brune a l’air d’être déjà à fond et Alex voudrait bien l’aider mais elle sait exactement pourquoi elle est à fond (ni dans quoi elle est à fond, à vrai dire). Suivant son exemple, elle s’approche des fenêtres, s’aperçoit que ceux qu’elle semble craindre n’ont pas l’air de vouloir encercler la serre (ce qui signifie sans doute qu’ils ne sont pas plus ceux qu’elle cherche à arrêter et c’est plutôt une bonne nouvelle pour Alex). « Qu’est-ce qu’on attend, au juste ? » qu’elle murmure en direction de l’autre femme parce qu’elle a totalement l’impression d’avoir raté un wagon (ou même le train entier) mais sa prochaine remarque l’oblige à braquer ses yeux sur les factions qui l’inquiétaient et elle doit reconnaître que c’est le cas. « Ou alors ils ont super lotion pour la peau. Y a cette nouvelle marque qui fait de vrais miracles quand on l’applique bien. » Et elle le sait parce que Clover, bien sûr, lui en a offert une il y a pas longtemps – elle-même aurait pu jurer que son reflet avait dix ans de moins. Croisant le regard de la brune, elle pince les lèvres. Right, pas le moment (et à priori, pas ce genre d’espionne non plus). « Si ce sont vraiment des gosses, on peut pas les laisser. Ils pourraient se blesser ! » Même si c’est surtout son instinct d’espionne qui parle, qui lui souffle qu’il y a quelque chose derrière tout ça et qu’elle doit intervenir (sans quoi ça pourrait faire l’objet d’une prochaine mission alors autant s’en occuper directos rapidos Ramollos). Joignant le geste à la parole, elle se faufile jusqu’à la porte de la serre, jette un coup d’œil par-dessus son épaule. « Vous venez ou vous restez ici ? » Espère qu’elle possède quelques bons gadgets dissimulés quelque part (mais où, elle en sait rien, elle ne semble pas posséder de bag pack) pour compléter les siens. Pense mentalement de contacter Jerry asap. Déjà, la combinaison jaune se faufile à l’extérieur pour prendre couverture au plus proche de la bâtisse sans se faire repérer. Filme les écussons et uniforme avant de les envoyer à Jerry pour essayer d’en apprendre davantage sur eux.

Sa salutation n’est gratifiée d’une réponse de la spider-woman, seulement un regard de biais qu’elle espère suffisant pour la faire fuir. Qu’elle n’ait pas là, ou n’a pas le temps, pour du small talk. (Bien qu’elle ne le soit jamais pour être honnête.)  « J’viens pas d’te dire de sortir ? » qu’elle raille, vraiment pas la patience pour cette inconnue qui insiste. Elle doit se concentrer, compte déjà les soldats visibles, visionne mentalement les deux sorties de la serre pondérant celle qui lui donnera le plus de couvertures, de liberté pour s’extirper sans qu’elle ne soit trop amochée. Fuck, I can’t believe this little rat sold me out, I’m gonna break so much of his bones. Elle sursaute intérieurement, la jeune femme s’est glissée à ses côtés sans qu’elle ne remarque et sa question se réverbère dans son esprit mais elle ne peut formuler de réponse, ses sourcils froncés en confusion en les voyant se déployer sur la bâtisse d’en face.  « I don’t understand, why are they not… » La vue de leurs uniformes la coupe. A moins qu’Hydra n’ait ajouté une autre collection à leur garde-robe, ses hâtives conclusions semblent totalement erronées. Mais l’écusson sur l’un d’entre eux la mène à une nouvelle, réalise avec effroi le choix de leur destination qui lui fait maintenant sens. D’une oreille distraite, elle écoute la jeune femme, le train de ses propres pensées divisées. L’un fait activer sa mémoire, énumère les conversations qu’elle a pu entendre sur cette faction anti-mutante, essaie d’en extraire toutes les informations qui peuvent s’avérer utile. L’autre, lui conjure de partir sans un autre regard, lui rappelle à quel point c’est une mauvaise, très mauvaise idée de se mêler à cette histoire dont elle ne fait part. L’utilisation de ses pouvoirs risqué, tout comme son apparition devant témoins, peuvent compromette leur position, mettre l’hydre sur leurs pistes avant que ces précieuses semaines ne soient écoulés. Wait, what ? Ses sourcils se froncent en confusion, le blablatage de la brunette repassant à toute vitesse dans son esprit avant que sa mine irritée ne se pose sur celle-ci. Son cerveau se partage un neurone ou ?  « J’ai pas le temps pour ce genre de conne- What the fuck are you wearing ? » Seulement maintenant qu’elle se rend compte de la combinaison jaune arborée, elle aurait pu craquer un rire si ses entrailles ne bouillonnaient pas d’indécision, de rage.  Oh for fuck’s sake, tell me she’s just quirky and not a superhero wannabe, I really can’t deal with that right now. « J’pense qu’ils comptent leur faire un peu plus que ça. » Clairement une descente de nettoyage, leur nombre, le fait qu’ils soient armés jusqu’aux dents ne lui laisse d’autre suppositions. Néanmoins elle est toujours tiraillée par l’incertitude, envisage de poursuivre son chemin, se rendre à ce meeting sans une arrière-pensée pour le sort de ces jeunes mutants. Mais lorsque la brunette, déjà prête à quitter la serre,  lui pose cette question, elle réalise que son choix est déjà fait. Qu’elle gaspille juste du temps dans l’espoir qu’elle change d’avis. Fuir est son option la plus judicieuse (bien que la plus égoïste) mais trop de vies se sont déjà arrêtés par sa faute, ne peut se résoudre à rajouter ses adolescents innocents sur la longue liste déjà pesante sur sa conscience.  La jeune femme s’est déjà faufilée à l’extérieur alors elle la rejoint prestement, l’arrête d’une prise sur son bras. Ses sourcils se froncent à la vue de son gadget avant que son regard ne glisse dans le sien puis retourne sur leurs environs. Fuck, of course she’s a superhero freak. « It’s dangerous, just get out of here, I’ll handle it. » Troisième et dernière fois qu’elle lui demande, si elle veut se faire tuer, ben… ben elle ne pourra pas la laisser faire et damn, elle a assez déjà assez à faire. « Avec ton costume jaune, tu vas nous faire repérer en deux secondes. »