you're the one i trust / max

La casquette enfoncée jusqu’aux yeux, l’uniforme de facteur pour passer inaperçu et il utilise le badge dérobé à l’un des habitants de l’immeuble pour s’introduire à l’intérieur. Gash, il espère que Maxym a bien reçu sa note – que ce soit celle laissée avant qu’il ne fuit Oak Valley ou celle qu’il lui a fait parvenir deux jours plus tôt pour planifier cette rencontre urgente. Le plan de s’envoler loin de cette île devenu obsolète à cause des agents de l’hydre omniprésents partout où ils ont pu se rendre, complexifiant leurs envies d’évasion avant de les réduire finalement à néant. Retour en ville, donc, avec l’espoir mince qu’Hydra sera trop occupée à les chercher ailleurs pour penser au point de départ – ce qui, il l’a évalué rapidement, leur octroie maximum deux mois et demi avant que les assassins de l’organisme ne les découvrent. Et ce chiffre ne reste valable que s’ils ne se font pas prendre par un total hasard au coin d’une rue. L’ancien voleur redouble donc d’ingéniosité quand il s’agit de déguisement sitôt qu’il sort mais il sait que la spiderwoman n’a guère envie d’entrer dans le jeu du rôleplay – dommage, vraiment, parce qu’il a plus d’une idée d’uniforme qui lui irait à merveille et ce, même si la plupart ne devraient être revêtus que dans l’intimité de leur chambre de motel. Un coup d’œil à la boîte aux lettres et il grimpe les escaliers qui mènent à l’étage de Maxym. Il a espionné les allers et retours de l’ancien agent fédéral, appris son planning, espère toutefois qu’il ne tardera pas trop à rentrer conscient du côté acharné de son ami de longue date quand il est question de son travail. Personne dans la cage d’escalier, il sort son attirail du parfait cambrioleur, déverrouille l’entrée en un tour de main, navré de constater que la sécurité chez Harding est si facile à faire sauter. Il referma la porte derrière lui quand un grognement se fait entendre et il sursaute en apercevant le chien, babine toutes retroussées. « Holy shit ! » Le canidé n’a pas l’air ravi de voir un illustre inconnu sur son territoire ce que Neal peut comprendre. « Hey fella, I’m Neal, just a friend, okay? » Il comprend que ça ne sert à rien d’argumenter lorsque l’animal s’approche, poils hérissés et il longe le mur pour attraper l’ustensile le plus proche – une lampe de chevet. Maxym a intérêt à pas traîner, le voleur ayant quelques scrupules à frapper un animal qui ne fait que son job. « Je suppose que tu me laisseras pas m’assoir tranquillement sur une chaise en attendant le retour de ton maître, uh ? » Tant pis pour l’effet théâtral et dramatique au possible, ce sera une vague de ridicule qui l’emportera pour cette fois. Les déplacements pesés, il finit par rejoindre la cuisine où il se réfugie derrière la table, les billes du chien toujours fixées sur lui. Il envisage de monter un plan pour l’enfermer dans une pièce à double tour lorsqu’il reconnaît la porte d’entrée qui s’ouvre. « Max ? Pas que j’aime pas ton comité d’accueil mais je veux bien que tu fasses quelque chose, » appelle-t-il aussitôt, les yeux lui-même rivé sur l’animal. La prochaine fois, il lui donnera rendez-vous dans un bar – histoire de ravir Jessica, à n’en pas douter, et de pouvoir éviter la rencontre fatidique avec un chien de garde qui semble, pour une fois, bien dressé.

Encore au poste, le détective était prêt à s’arracher les cheveux. Les pistes et autres indices étaient encore trop maigres pour le mettre sur une réelle direction. L’affaire ne cessait de tourner en boucle dans son esprit, extrapolant chaque petite idée à son absolu, les effilochant sous toutes les coutures. Sans succès pour le moment et il savait que le meurtrier n’attendrait malheureusement qu’il est démêlé cette enquête avant de s’attaquer à sa prochaine victime.  Qu’il essayait également de déterminer, la communauté magique de cette ville néanmoins bien plus vaste qu’il ne l’avait initialement imaginé rendant la tâche d’autant plus difficile. Il se sentait désarmé, totalement inutile. La seule lumière de ses dernières semaines étant sa rencontre avec cette jeune sorcière, Sunny, qu’il comptait bien côtoyer de nouveau en espérant que sa langue se délierait au fil qu’il gagnerait sa confiance. Devenue rapidement une de ses rares lumières d’espoir dans cette situation bien particulière, dont il n’était certainement pas savant.

Forcé à rentrer chez lui, il avait tout de même embarqué une pile de dossier, le train de son cerveau pas prêt à s’arrêter malgré son éreintement. Shit. Fallait encore qu’il sorte Kal avant de pouvoir s’y remettre. Qui n’était d’ailleurs pas là pour l’accueillir comme à son habitude en grattant la porte qu’il ouvrait. Elle devait donc définitivement bouder de ces horaires qui ne cessaient de s’allonger. La bouche ouverte prête à appeler l’animal, il était interrompu par une autre voix. Dans son appartement. What the hell ? Sa prise sur son arme défaisait son étui sans pour autant la sortir, s’avançait sans attendre vers la source. Le regard découvrant d’abord l’uniforme, il avait toujours la main fermement accrochée à son arme mais lâchait prise en reconnaissant facilement ces traits familiers, qu’il n’avait pourtant vu depuis des années. Pour de bonnes raisons. « Holy shit… Neal ?! » Il était censé être mort et tout dans les traits de son visage démontrait son incrédulité. « How- I’ve been to your funeral ! » Qu’un fragment de ses milliers de pensées déroulant à toute vitesse s’échappait. L’animal toujours avec les crocs sortis, la posture menaçante, grognait forçant ainsi son regard à décrocher du miraculé pour retomber sur son compagnon. « Easy, Kal. » caressait-il l’arrière de sa tête. « Stand down. » Pas besoin de plus d’indications, la chienne s’asseyait à ses côtés, obéissante. Allait certainement trotter autour d’eux, surveiller cet inconnu dans son territoire, sans qu’elle ne représente pour autant de danger (à moins qu’il ne décide de lui sauter à la gorge, mais bon c’était Neal et s’il n’était pas revenu en zombie assoiffé de sang, la situation ne devrait dégénérer). « I don’t understand- I- » Son passé d’arnaqueur lui revenait tout de suite en tête mais jamais, il n’aurait pu penser que sa mort en faisait partie. « I can’t believe-, god it’s so nice to see you. » craquait-il finalement un sourire sincère, presque ébahi, s’approchant pour le serrer dans ses bras. « You’re the one who left me these cryptic notes ! » Qu’il cliquait finalement, se détachant rapidement. Il avait tant à faire qu’il n’y avait pas vraiment prêté attention, les avait même totalement oubliés. God… Il avait besoin d’un verre (mais également un tas de réponses, tant les questions s’empilaient dans son esprit). La journée avait été éreintante et ça faisait beaucoup à prendre en quelques secondes.

Il relève un regard soulagé en direction de son ami lointain, espérant que sa présence seule suffise à ce que le chien ne cesse de tourner autour de lui comme un tigre en cage – il a seulement maintenant l’idée du nano-masque et regrette de ne pas y avoir pensé plus tôt, ça lui aurait éviter cette séance acrobatie sans y être préparé. « Yes, Neal, I haven’t changed that much, » confirme-t-il rapidement – et il le sait, Neal, parce qu’il suit l’évolution et la propagation de cheveux gris avec un œil de lynx. Refuse de voir la moindre ride apparaître au coin de ses yeux et préfère largement accuser la course poursuite avec l’Hydre plutôt que l’âge. Maxym bute sur l’impossibilité de ce qu’il voit, Neal esquisse une grimace. Visiblement, le message n’est pas passé. Il s’est bien douté qu’il allait devoir quelques explications, s’en serait pourtant passé pour mieux conserver sa couverture auprès du FBI, mais avait l’espoir que l’ancien agent fédéral ait reçu sa note et s’attendre à le revoir. « I’ll tell you everything, I swear, but do you mind…? » Du doigt, il désigne l’animal qui le fixe toujours intensément, les poils hérissés et la babine retroussée. Deux mots de son propriétaire et il s’asseyait docilement. L’ancien voleur penche la tête sur le côté avant d’oser un pied sur le sol et, assuré que l’animal ne fait aucun geste pour venir lui déchiqueter la cheville, descend complètement de son perchoir. Le réflexe est d’épousseter l’uniforme, reprendre prestance avec les gestes du passé et un sourire se faufile sur ses lèvres. « It’s nice to see you, bud’. » Il lui rend l’étreinte, sincèrement heureux de pouvoir retrouver une figure sympathique depuis tout ce temps – finalement soulagé de pouvoir renouer avec d’anciennes amitiés. Une traîne sur l’épaule de Max, son sourire s’élargit mais il lève les yeux au ciel (il le faut bien). « Of course it was me, who else? » Ses sourcils se froncent, toutefois, parce que si Maxym a bien reçu ses notes mais qu’il est encore choqué de le savoir en vie, c’est qu’il n’est pas parvenu à les décrypter. « But I’m glad to know that you did get them, was afraid I got it all wrong. The first one told you I wasn’t dead, the last one about this meeting. They were pretty easy, I’m very disappointed. » Il a un regard appuyé, le sérieux qui s’évapore de ses traits en un temps record, toutefois, parce que c’est peut-être pas une mauvaise chose ; si Maxym n’a pas su décrypter son message, alors personne d’autre n’y parviendra et lui, et Jess et Max (maintenant parce qu’il est bien trop tard pour laisser Max en dehors des radars) sont encore en sécurité pour un temps. « You might need a drink for what I’m about to tell you, » qu’il grimace d’avance avant de faire signe à Max de prendre place autour de la table. Il attend que l’alcool soit servi. Il laisse pourtant un ange passer, à la recherche des mots adéquats – et surtout, par où commencer. « Bon, tu sais que j’ai travaillé avec le FBI en tant que consultant aux crimes blancs, right ? Ma collaboration avec eux a duré six ans. Je devais les aider à coffrer des criminels et ils me relâchaient pour de bon au bout d’un certain temps s’ils jugeaient que mon aide avait été pertinente. » Tout, plutôt que de retourner derrière les barreaux – il s’en est, certes, sorti, mais il n’est pas fait pour la vie en prison. « Sauf que j’ai compris qu’ils n’avaient jamais l’intention de tenir leur part du deal. A chaque fois que quelqu’un examinait ma possible remise en liberté, le FBI intervenait et m’empêchait de l’obtenir. C’est pour ça que j’ai eu l’idée de me faire passer pour mort. » Du coin de l’œil, il guette la réaction de son ami de longue date, conscient que sa critique de l’institution ne pourra être totalement placée sous silence – Neal, il avait fini par y croire, pourtant. Avec Peter, il avait eu l’impression d’être enfin utile. D’enfin trouver sa place. « J’ai hésité à prévenir quelques personnes, dont toi, mais… Je pouvais pas, c’était trop risqué. » Pas tout de suite, du moins – le temps de s’envoler dans d’autres pays, le temps d’être certain que personne, d’un côté comme de l’autre, ne vienne fouiner ou ne cherche à déterrer ses secrets. « Y avait du monde ? » A ses funérailles, mais il ne le dit pas, parce que Max devrait être en mesure de le comprendre.

Il entend à peine sa répartie, ses traits encore choqués. Neal. Bien vivant. Devant lui. Son cerveau tourne à grande vitesse, des milliers de questions sur le bord des lèvres.  « Oh. Yeah… » Mais son attention se fait redirigée vers son chien de garde et il ne lui adresse que quelques mots, une gentille caresse sur la tête pour qu’elle s’assisse à ses côtés calme, bien que toujours un peu suspicieuse, il peut le voir dans son regard. Se rend finalement compte du perchoir que Neal a trouvé alors qu’il en descend, faisant naître un léger sourire sur ses lèvres. « Tu t’attendais pas à l’accueil, hein ? » Pas besoin de sécurité lorsqu’on a une Kal bien dressée dans son chez-soi. Bien qu’il n’en ait jamais réellement douté, il est heureux de constater que l’animal n’a rien perdu malgré ses années d’arrêt. Il recommence à presque balbutier, le choc et les tonnes de questions estompant toujours le train infernal de ses pensées. Mais également de revoir cet ancien ami en chair et en os, n’attend ainsi plus pour aller lui offrir une étreinte sous l’impulsion de la chaleur qui se dégage dans son torse. « Well, c’était justement ce que je me demandais. J’ai cru à une étrange – vraiment très étrange - farce. » Pendant un peu près une seconde avant de les mettre à l’arrière de son esprit pour totalement les oublier. Faut dire qu’il avait quelque chose de plus urgent occupant presque l’intégralité de ses préoccupations totalement enfouies dans cette affaire sordide et compliqué. « Avec toute cette fausse mort, t’as oublié à quel point j’suis mauvais en énigme ? » qu’il rétorque, un sourcil arqué alors qu’il lui délivre la signification des notes laissés. Pas qu’il s’y soit réellement essayer néanmoins… bien qu’honnêtement il n’est pas sûr que ça aurait pu changer grand-chose, à part lui coller un mal de tête et encore plus de confusion. « You read my mind. » qu’il souffle, les lèvres tirées d’un demi sourire. Un verre (ou deux) est le bienvenu, comptait déjà s’en servir un avant même qu’il ne passe la porte mais là, avec cette révélation, il n’a plus la patience d’attendre. Il s’éclipse quelques secondes dans le salon pour récupérer une de ses meilleures bouteilles de whisky (réservé pour des occasions spéciales et ça l’est définitivement, spéciale) avant de revenir auprès de Neal. Les verres servis, il s’installe en face de l’ancien voleur, attend patiemment (avec beaucoup d’impatience) qu’il se décide à entamer son histoire, sa main libre distraitement caressant la fourrure de son compagnon à ses côtés. Et lorsqu’il commence finalement, il reste silencieux, attentif, ponctuant seulement d’hochement de tête pour lui confirmer ses assomptions. Ne retient néanmoins une grimace alors qu’il continue. Il n’est accoutumé d’être le confident d’aveux d’ancien délit et de critique de la force auquel il a appartenu, à moins qu’il soit dans une salle d’interrogatoire. « Yeah… Je suppose que t’étais devenu trop précieux pour eux. Toujours plutôt extrême. » Est-il d’accord avec cette décision ? Certainement pas. Aurait-il essayé de le dissuader s’il lui avait fait part de ses plans avant de les exécuter ? Absolument. Il ne peut néanmoins le contredire, n’est pas le premier à se faire embrigader dans des deals soi-disant daté mais toujours rallongé, encore et encore. « I understand. » repousse-t-il l’aigreur dans sa gorge. « And what is done is done, right ? » Maintenant il est trop tard pour revenir sur le passé, aurait pu développer une légère rancune qu’il ait dû faire le deuil d’un ami toujours vivant. Préfère néanmoins se concentrer sur la joie que lui insuffle de revoir ces traits familiers. Il a fait ses choix, comme chacun d’entre eux le doit au final. Ne peut juger ce qu’il n’a jamais expérimenté. « D’autre personnes sont au courant pour toi ? » qu’il lance en écho à ses pensées. Pas que c’est une réelle importance mais la curiosité est certainement inhérente à la pratique de son métier pendant bon nombre d’années, fait maintenant parti intégrante de sa personnalité. « J’suis plutôt curieux de savoir comment t’as mis tout ça en action, mais vaut peut-être garder ça sous silence. » rit-il légèrement, glissant le verre à ses lèvres. Bien qu’il en ait envie, les détails ne sont absolument pas nécessaires. « Huh ? » Oh. Son enterrement. Une légère grimace, et il se replonge dans ses souvenirs. « Oh. Yeah some… Enfin ça dépend ce que ‘du monde’ veut dire pour toi. » hausse-t-il les épaules. Il se souvient d’une cérémonie plutôt courte, se demande néanmoins s’il n’était pas trop enfermé dans ses propres pensées de son ami pour remarquer les discours passés… et les gens qui l’entouraient. « J'étais plutôt surpris, y avait pas mal de têtes que je ne connaissais pas. » Il n’avait pu reconnaître que certains agents du bureau qu’il avait également croiser lors de son temps dans les locaux. N’avait néanmoins réellement chercher à examiner ceux qui étaient venus se recueillir, lui rendre hommage. « So what’s change your mind ? » qu’il revient sur la raison de sa présence aujourd’hui. S’il a attendu tout ce temps pour lui révéler sa présence, il doute qu’il ait choisi cette journée par pur hasard, s’étant réveillé un matin en réalisant qu’il était temps qu’il lui délivre cette révélation. « Un autre ? » Qu’il lève la bouteille en invitation. Il va définitivement s’en servir un autre, lui.

« Non, pas du tout, mais ravi de voir que ça te fait marrer, » raille-t-il avec des yeux levés en notant bien le sourire de son ami à propos de son chien si bien dressé. Il pourrait pourtant s’avouer reconnaissant que Max soit protégé par un animal à quatre pattes et doté de crocs acérés (pour ce qu’il en a vu) mais préfère n’en rien dire parce que si ce n’est pour ce qu’il va lui demander dans les prochaines minutes, Maxym n’aurait probablement jamais eu besoin d’avoir un chien de garde comme le sien. Un air moqueur se peint bien vite sur ses traits à l’aveu de son ami parce qu’il n’y a bien que lui pour ne pas prendre un message crypté pour une farce (ça, ou alors Neal est devenu encore plus parano qu’il ne l’était avant de rejoindre le FBI et il a bien du mal à l’accepter, Mozzie ne peut pas lui avoir déteint dessus à ce point). « C’est à se demander si t’as pas triché pour les examens pour devenir inspecteur. » Il ne dissimule rien de son sourire carnassier, taquin parce qu’il sait bien que Max est loin d’être idiot – et que cette promotion était amplement méritée pour l’ancien fédéral. En plus d’être précisément la raison qui l’amène dans son appartement aujourd’hui. Lorsque Maxym s’enfuit pour récupérer une bouteille, Neal en profite pour s’installer à la table, un œil toujours prêt à surveiller le chien dont il ignore toujours le nom (pas que ce soit bien important, en réalité, mais si dans un avenir plus ou moins il doit, de nouveau, s’infiltrer par effraction chez son ami, ça pourrait servir pour essayer d’avoir un peu d’ascendant sur la bête). Il récupère le verre avec un remerciement murmuré, en boit une gorgée avant de finalement entamer son récit. Couper court pour aller à l’essentiel, parce qu’ils n’ont pas le temps pour les détails – peut-être un autre jour, même si ça ne changera probablement rien à leur situation actuelle. Il fait mine d’ignorer la grimace qui se dessine sur les lèvres de son camarade, choisit précieusement ses mots quand il critique le FBI, la rancœur encore présente dans sa poitrine pour l’institution qui a cherché à le condamner à travailler avec eux, malgré leur accord. « C’est aussi ce que j’ai pensé. » Préfère ne pas divulguer les tentatives pour le faire plonger, toutes les fois où il a été accusé d’avoir pactiser avec des ennemis pour l’empêcher d’acquérir sa liberté totale – même si, certes, il a bien fricoté avec Alex à une ou deux reprises et oui, il a bien dérobé un ou deux tableaux, mais, comme pensé plus tôt, Max n’a pas besoin de connaître les détails – et surtout pas ceux-ci. Il opine lentement, laisse un soupir soulagé lui échapper devant la réaction de Maxym ; parce qu’il craignait que la rancune soit tenace, qu’elle soit plus forte que leur amitié de longue date et, pour être honnête, Neal n’aurait pas pu lui en vouloir de le foutre dehors. N’est pas certain qu’il aurait fait preuve du même sang-froid si les situations avaient été inversées. « Well, si Peter a compris mon message, il doit s’en douter. Je ne l’ai pas revu depuis… Et Jess est au courant. » Il porte le verre à ses lèvres, like no big deal, parce qu’il a déjà évoqué Jessica à Max – à l’époque, ce qui semble dater d’il y a une éternité. Quand il avait encore ses activités criminelles, avant le brainwash de Jess. No big deal, donc, d’avoir retrouver son chemin ou même qu’elle soit au courant. « Though, je suis pas sûre qu’elle m’ait cru mort. » Pas certain qu’elle ait été au courant, en réalité, parce que s’il calcule bien (et il calcule toujours bien) elle était déjà sous le joug d’Hydra à l’époque. L’avait donc déjà complètement oublié. « Un jour, promis, je te raconterai tout, » qu’il rit légèrement. Parce que c’est encore un peu trop récent, que tout a été enchaîné à une vitesse affolante – à la fois pour lui mais aussi pour protéger Peter et Mozzie et El et l’équipe entière. Parce que si ses proches ont eu un enterrement des plus faux pour faire leur deuil, lui, il ne l’a jamais vraiment fait – n’a jamais pensé en avoir besoin, jusqu’à aujourd’hui, en réalité. S’aperçoit que sa vie lui a manqué bien plus qu’il n’a voulu se l’admettre et que revoir Maxym lui refait un bien fou. « Yeah, well… J’avais pas vraiment beaucoup d’amis du bon côté de la loi. » Il a une boule qui se loge dans sa gorge, un sourire pauvre. Et ceux de l’autre côté n’ont probablement pas été invités – pour ceux qui n’étaient pas derrière les barreaux. Ça n’a donc rien de surprenant et sûrement que ça ne devrait pas le blesser autant. La question fatale tombe finalement et s’il ouvre la bouche pour répondre, la proposition d’une seconde tournée est plus alléchante. « Merci. » Il tend son verre, attend que celui-ci soit plaint pour inspirer. « J’ai besoin de ton aide. » Il grimace légèrement, aurait préféré mettre plus de tact mais il a conscience de l’heure qui tourne, d’Hydra qui est, pour l’instant, concentrée à chercher vers les frontières du pays mais il sait que ça ne durera pas. « J’ai retrouvé Jess mais elle avait subi un genre de lavage de cerveau. Elle bossait pour une organisation criminelle et… J’pouvais pas l’y laisser, Max. » Il lui lance un regard, le supplie de comprendre que s’il s’est mis dans la merde, c’est pour une bonne raison – parce qu’il aurait pas pu supporter de laisser Jessica à leurs mains. « A priori, me revoir a commencé à lui ramener des souvenirs. Alors je me suis infiltré pour essayer de la faire sortir et l’aider à se rappeler. Ce qui a marché. Sauf que c’est Jess alors elle a pas vraiment été discrète et elle a été obligée de fuir l’agence. Je profitais de ma position pour détourner leur attention, la cacher. » Une gorgée descendue. « Mais ils ont fini par comprendre que j’étais de mèche avec elle. Et depuis, ils veulent notre peau. On est cavale, on a essayé de fuir mais ils nous attendait à l’aéroport puis aux ports. On s’est dit que s’ils cherchaient à l’extérieur d’Oak Valley, on serait safe ici mais ça va pas durer. Et on a épuisé toutes les planques qu’on avait en stock. » Il détourne le regard. Il aime pas renouer pour demander un service – surtout pas un service de ce genre. Espère réellement que Max lui aura pardonner cette histoire de fake!death. « Est-ce que t’auras un endroit où on pourrait se poser ? Juste le temps qu’on retombe sur nos pattes et qu’on trouve une solution pour partir, » qu’il ajoute précipitamment. Essayer de minimiser le problème – parce qu’il doit encore lui balancer le coup du nanomasque et donc, les risques que Max court maintenant en vivant à Oak Valley.

Une caresse dans la fourrure de son compagnon, son regard est néanmoins toujours posé sur le ressuscité, laisse échapper un rire de ses lèvres. « I think they had a soft spot for me. » qu’il renchérit la mine amusée, se détournant finalement vers le salon. La bouteille de whisky rapidement trouvée, il est déjà de retour auprès de l’ancien voleur pour lui glisser son verre, s’installer à son tour autour de l’îlot. Filtre les milliers de questions parcourant son esprit pour le laisser lui expliquer son côté de l’histoire, la raison de sa disparition soudaine. Essaie de garder sa concentration, ne pas céder à l’incrédulité de le revoir ici, en chair et en os, après toute ses années où il l’avait pensé décédé. C’est surréaliste, lui faudra certainement un moment avant de s’y habituer. Il opine à l’évocation de son ancien partenaire, arque un sourcil au suivant. « Jess ? » Mais il ne lui faut que quelques secondes pour se remémorer ce nom, présent dans des conversations d’il y a maintenant ce qui semble dater d’une éternité, d’une autre vie bien différente de celle construite depuis son arrivée à Oak Valley. « Oh yeah, I remember. Wasn't she supposed to be dead too ? Wait, it doesn’t matter for now. »  lève-t-il une main comme pour le stopper de répondre à sa question. Les détails seraient pour plus tard, il n’est pas sûr de pouvoir tout encaisser d’un coup. « Should I ask ? » qu’il ne peut pourtant s’empêcher de formuler à sa nouvelle révélation. Mais Neal jure de lui raconter l’histoire complète et pour l’instant, il s’en contente grandement. « I’ll definitely hold you to it. » Espère bien qu’il n’aura besoin d’écouler d’autres années pour le revoir, a visiblement beaucoup à rattraper et même s’il est certain que ça n’invoquera plus de maux de têtes, sa curiosité est déjà bien trop présente malgré le choc de revoir ce visage devant lui. Son (faux) enterrement évoqué, il peut sentir la blessure émettre de son ami de longue date, grimace intérieurement. « Honnêtement, j’étais pas vraiment concentré sur les présents. » qu’il essaye d’adoucir sa précédente réponse. Ce n’est pas vraiment un mensonge également, à l’époque bien trop axé sur son propre deuil pour réellement payer attention à l’entourage qui s’était recueilli. Leurs verres resservis, il n’attend plus pour lui demander la raison de sa visite. Autant qu’il apprécie sa présence, ce retour pour le moins inattendu, il sait également que ce choix ne peut être dû seulement au hasard. « Figured. » lui offre-t-il un fin sourire comme pour apaiser la grimace qui se forme sur les siennes. Peu importe des années qui ont défilés, il n’est pas du genre à se cantonner dans ses ressentiments, en particulier avec Neal, sûr que quelque soit la raison qu’il l’ait amené chez lui, ce soir, doit être importante. Ne va pas perdre son temps dans l’aigreur au fond de son estomac, s’il peut l’aider, il ne lui refusera pas. « What did you do ? » Il connaît ce regard, repousse la boule se formant dans sa gorge.  Parce que, forcément, ‘organisation criminelle’ est suffisant pour lui faire craindre le pire. Il ne l’interrompt pas plus, l’écoute attentivement se forçant à lisser ses mimiques pour garder une expression neutre. Mais il ne peut nier qu’il est presque bouche-bée lorsqu’il finit finalement ce résumé, qu’il présume, de ces dernières années. « Okay, not what I was expecting. » Compliqué. Le minimum pour décrire cette situation périlleuse. Il descend une autre gorgée de son verre, opine à sa requête sans attendre. « Bien sur. J’ai besoin de passer quelques appels mais j’pense que je peux vous en trouver une. » Les endroits qu’il connaît se répertorie mentalement, sélectionne les plus récents, ceux qu’il est sûr d’encore exister. Ne reste plus qu’à vérifier s’ils sont bien libres. « What’s this organisation ? » qu’il revient sur ses explications pour en extirper plus de détails. Peut-être qu’il est en familier. Peut-être qu’il peut aider sur ce terrain également. Ce genre d’histoire ne se finit rarement bien et maintenant qu’il a retrouvé son ami, il n’est pas prêt pour un autre deuil. Trop d’années ont déjà été gaspillés. « But you know you can’t run forever right ? » qu’il précise, se levant pour aller chercher son smartphone déposé à l’entrée. Pas pour le décourager, simplement pour le pousser à se livrer, lui laisser une chance d’intervenir. Il tapote sur son écran, marque le message d’un ‘urgent’ avant de l’enfourner dans sa poche. « J’ai toujours quelques contacts sur New York, j’vais pas te promettre de pouvoir les faire disparaître mais… » Ca vaut le coup de voir ce qu’ils pourraient proposer. Il ne parle pas seulement de ses anciens collègues, mais bien sûr certains en font partis. Ne peut qu’imaginer que Neal ne soit des plus extatiques de cette proposition en vu de son expérience mais il prie que sa confiance en lui excède son ressentiment envers l’organisation. « Of course, I won’t pronounce your name. Your secret is safe with me. » Il espère qu’il le sait, s’en doute puisqu’il a choisi son appartement ce soir et pas celui d’un autre mais préfère le vocaliser. Installé de nouveau, son verre tourne entre ses doigts, vide finalement les dernières gorgées. « So Jess, huh ? I mean, getting in trouble ‘cause of a girl does seem on brand for you. » qu’il arque un sourcil, essaie un ton plus léger, presque taquin. La discussion en a bien besoin.