thinking about you ☇ wellnott

Une paire de sneakers confortables dans son sac, elle les échangeait contre ses talons à ses pieds avant de quitter le magasine pour lequel elle travaillait. Sa boss en ‘affaires’ à l’autre bout de la ville, elle avait profité de cette occasion en or pour quitter son bureau à un horaire respectable pour une fois. Ses doigts tapaient rapidement contre son téléphone, envoyait un message à celui qui occupait ses pensées pour le prévenir qu’elle ne tarderait pas à venir le chercher. Elle avait déjà tout prévu pour leur excursion, avait ramené son panier et son canif ce matin-là pour être sûre qu’elle n’ait besoin de repasser par son appartement, se dirigeait alors sans attendre vers le sien. Ce qui lui prit une petite vingtaine de minutes, son chez-soi par chance proche de son bureau. Arrivée devant, elle lissait ses mèches rebelles, présentait son panier d’un air fier, avant de frapper quelques coups contre la porte. « Oh, it’s you. » Le panier retombait, son grand sourire se fanait en voyant apparaître la tête de Scratch. « M’envoies pas toute cette joie dans la tronche. » rétorquait-il, un sourcil arqué, le sourire aux lèvres. Ses yeux roulaient dans ses orbites, miroitait finalement ce léger sourire. « Well, j’avais pas prévu cette p’tite présentation pour toi. » Qu’elle lui tirait la langue pour finalement s’avancer sans attendre une invitation, déposer un rapide baiser sur sa joue et pénétrer un peu plus dans l’appartement. Elle l’aimait bien ce Nick, beaucoup plus qu’elle ne l’avait initialement pensé (beaucoup moins néanmoins quand il traînait Théo au Dorian’s sans elle, parce que holy shit, ce club était l’endroit des pires tentations et que sa propre insécurité ne l’appréciait fortement pas). Arquant un sourcil au furet qui la zieutait, elle préférait ne pas le provoquer, tournait plutôt son regard vers le couloir. « Theo ? » Sa voix s’élevait mais il apparaissait déjà dans la pièce et son sourire revenait prendre sa place. « Hey, you. » Elle le rejoignait, déposait un rapide baiser sur ses lèvres. Elle y allait encore à tâtons, en particulier quand d’autre paire d’yeux étaient présentes. « T’es prêt ? » lui demandait-elle, chassant les idées parasites de le kidnapper dans sa chambre pour ne plus jamais en ressortir. « On devrait se dépêcher, on a encore quelques heures avant que le soleil se couche mais j’veux prendre aucun risques. » Non parce que cette forêt était fortement creepy la nuit tombée (sans parler que la visibilité sur les insectes grouillant était bien moindres et ça... ben ça, c’était juste pas possible).

Une téléportation et le couple de sorciers arpentait la forêt à la recherche de plantes magiques, tout particulièrement des racines de mandragore. Leurs effets étaient nombreux mais surtout puissants, terriblement efficace contre les démons supérieurs parfois insensibles à ses propres pouvoirs. Et pour certainement bien d’autres choses, la sorcellerie de Theodore différente de la sienne, elle avait hâte de voir ce qu’il pourrait concocter avec ces herbes. « Gah, j’ai déjà oublié à quoi ça ressemble. » Parce que oui généralement, elle ne se cassait la tête à fouiller les bois, préférait les trouver dans son herboristerie magique préférée où le vendeur avait toujours un mot agréable et quelques réductions en vue du business que sa famille lui procurait. Mais elle n’allait certainement pas rechigner pour une sortie avec Theodore, Crystal et Nick dans leurs appartements respectifs réduisant considérablement sa chance de se retrouver seul avec le sorcier à baguette ces temps-ci. Une branche craquait sous ses pieds et elle bondissait, collait sa main contre son cœur sursautant. « J’crois que cette forêt me rend parano. » qu’elle riait légèrement. Parce que nope, elle l’était pas du tout en dehors.

Le téléphone vibre, attirant son attention loin du livre magique qu’il feuillette. Une main tendue et il déverrouille l’objet, lit le message de Peyton qui fait naître un fin sourire sur ses lèvres. Il tape une réponse simple, retourne finir son chapitre à propos des Botrucs – la liste des ingrédients dont ils ont besoin est déjà rédigée et prête à servir, déposée sur son bureau, à côté des deux caches-oreilles. Du reste, la sorcière lui a assuré qu’elle s’occupait de ce dont ils pourraient avoir besoin – et Nott, il sait qu’il n’a jamais besoin de grand-chose que de récipients où collecter les plantes et de sa baguette en cas de besoin. Les coups sont frappés et, avant qu’il n’ait le temps de quitter le lit dans lequel il est installé, il entend Scratch qui ouvre la porte, reconnaît la voix de son colocataire et celle de la sorcière. Une main récupère la liste avant de la fourrer dans la poche arrière de son jean, il passe une main dans ses cheveux qui se font trop longs à son goût avant qu’il ne traverse le couloir pour les rejoindre dans le salon. « Hey, » répond-il, le reflet du sourire de Peyton sur ses propres lèvres avant qu’il ne baisse la tête pour l’embrasser furtivement, lève un regard rapide en direction de Nick qui, il le sait, ne rate que trop rarement une occasion pour lancer une raillerie. « Oui, j’ai tout ce qu’il faut. » Il penche la tête sur le côté en notant finalement la présence du panier, l’amusement étirant ses traits. « Tu sais qu’un sac en toile aurait largement suffit ? » Surtout pour les mandragores dont il vaut mieux faire taire les hurlements incessants. Il opine, prévient Scratch de ne pas l’attendre – non pas que le sorcier ait l’habitude de le faire, en réalité.

Il relève la tête vers les arbres hauts, toujours peu habitué au mode de transplanage (téléportation ou éclipse, il ne sait pas vraiment quel mot employé, encore peu familier avec la magie de la Halliwell) de la jeune sorcière. « Eh bien, vu qu’elles seront probablement encore plantées, à pas grand-chose. Quelques feuilles qui dépassent et qu’il nous faudra arracher en entraînant la bête avec. Oublie pas de te boucher les oreilles. » Il pointe les cache-oreilles récupérés avant de partir, peu désireux de renouveler le cours de botanique au sujet des mandragores – le nombre d’élèves assez idiots pour 1) ne pas installer le cache-oreille correctement et 2) ne pas les mettre tout court étant plutôt saisissant et ayant laissé un souvenir indélébile dans sa mémoire. Il ne se voyait pas devoir emmener Peyton en urgence auprès de Patience (ou pire, de sa mère ou de l’une de ses tantes) peu près certain qu’un membre des Halliwell viendrait l’assassiner avant que sa petite-amie ne se réveille. Il se penche par-dessus les racines d’un arbre pour observer une plante qui ressemble à de la Bryone dioïque au moment où un craquement se fait entendre et il fait volte-face, les doigts s’enroulant autour de sa baguette. « Juste la forêt ? » taquine-t-il avec un sourire narquois avant de relâcher la pression autour de sa baguette et de la rejoindre, une main allant se nicher dans le bas de son dos. « Heureusement que tu n’as pas étudié à Poudlard, tu serais devenue folle avec la Forêt Interdite. » Probablement à raison, d’ailleurs, vu tout ce qui y traînait de façon plus ou moins légale – entre un troupeau de centaures et un géant, y avait de quoi s’inquiéter de ladite forêt. Ces bois, donc, purement moldus, ne pouvaient abriter de dangers quelconques aux yeux du serpentard. « Tiens, il y a des plants de Joubarbe, ça peut toujours servir pour certaines potions. » Un doigt tendu en direction de la plante pour en arracher quelques feuilles et quelques racines, il continue de s’enfoncer dans la forêt. « Si on veut trouver des mandragores, il faut trouver un terrain plus découvert, elles raffolent du soleil et ne poussent que si elles peuvent y être exposées longuement. » Il baisse les yeux en direction de Peyton, tourne la tête, la bouche tordue en une moue. « Désolé, tu dois savoir tout ça. » C’est qu’il a l’habitude de sorciers dissipés et peu intéressés par tout ce qui ne touche pas au Quidditch – alors il a le réflexe de surexpliquer lui qui passe son temps libre le nez plongé dans divers livres pour mieux retenir.

Pénétrant la colocation des sorciers, elle retrouvait sa mine radieuse lorsque Theodore venait finalement la rejoindre. Un bref baiser pour le saluer, elle attendait de savoir s’il était prêt avant de les zipper dans la forêt mais sa remarque lui faisait baisser le regard sur le panier à son poignet. « Ouais j’y ai pensé mais pour une fois que j’peux sortir ce bad boy ! » Qu’elle sourit, la mine joueuse. Autant l’emmener plutôt que de le laisser pourrir là dans son placard, non puis c’est beaucoup plus aesthetic. « Careful outthere, lovebirds. Don’t do anything I’d do. » Ses yeux roulaient dans leurs orbites mais elle pouvait lire dans les siens sous la couche d’arrogance une lueur de… tristesse ? Mmmh, va falloir enquêter. Mais ça serait pour plus tard, maintenant ils avaient une chasse aux plantes magiques à entamer.

D’une lueur rosée, ils se retrouvaient dans les bois en l’espace d’un instant, prêt à commencer leur récolte. « C’est noté. » Elle n’était toujours pas bien sûre à quoi ces feuilles ressemblaient, demandera ainsi l’avis de Nott avant de faire quoi que ce soit. Faudrait pas qu’elle les fasse s’évanouir avant même qu’ils n’aient pu en récolter quelques-unes. « Elle s’arrête de crier au bout d’un moment d’ailleurs ou on doit les- » Un son strangulé, son doigt longeant la gorge, elle mimait l’assassinat de ces créatures, se demandait d’ailleurs comment ils allaient s’y prendre si c’était le cas.  Mais une branche craquait sous ses pieds coupant son train de pensées pour sursauter, brièvement affolée. « Absolument. » qu’elle lui tirait langue, pas offensée pour le moindre. Elle n’allait certainement pas honnêtement nier sa tendance à disjoncter plus souvent qu’elle ne le souhaiterait. Il venait la rejoindre et elle s’inclinait instinctivement à son contact, fronçait le nez à l’évocation de cette forêt semblant sorti de ses cauchemars. « Oh de sûr. » Avec toutes les bestioles et autres créatures que Nott avait pu lui décrire, elle aurait définitivement passé son chemin. « J’ai aucune idée de comment les fondateurs ont pensés que c'était une bonne idée pour foutre une école à côté. » Encore moins le pourquoi du comment certains cours y prenait place. Totalement barge aussi ces professeurs. « Après, j’dois avouer que les grands repas à volonté semblent largement compenser cet inconvénient. » Ces buffets précédemment mentionnés étaient gravés dans sa mémoire, regrettait une nouvelle fois de pas pouvoir s’infiltrer à Poudlard pour en profiter. Rien qu’une petite fois. « Oh nice, il me semble qu’y en a une pour repousser les mini-trolls qui en a besoin. J’ai l’impression qu’ils ont renvahis les allées du P3. » Entre tout ce qui disparaissait et le nombre de fois où elle s’était retrouvée sur les fesses en allant ou quittant le club, ces petites créatures étaient montées en top de sa liste de suspects. Ou alors, sa mémoire et son équilibre se dégradaient de pire en pis… ce qui était malheureusement fortement plausible. « Actually, not at all. So I’ll take any advice. » qu’elle répliquait dans un sourire, lowkey embarrassée. La peur qu’il se réveille un de ces jours pour vouloir quelqu’un d’aussi intelligent et bookworm que lui était bien présente dans les pensées profondes de la sorcière, qu’elle essayait toujours de bloquer et les renflouer d’où elles venaient. Avec plus ou moins de succès. Parce qu’elle n’était pas inculte mais très loin d’être d’une savante dans la magie certes, également dans n’importe quel autre domaine pour être honnête, alors... Enfin si, elle pourrait certainement gagner la médaille du radotage et blablatage. « J’peux à peine me souvenir du peu de cours que mes tantes m’ont donné d’herbologie. C’était pas vraiment leur truc. » Ou alors elle s’était suffisamment plainte pour retourner exercer ses pouvoirs ou supplier sa mère pour d’autres leçons d’art-martiaux que ses tantes avaient finis par abandonner. Possible aussi. « Il me semble qu’il y a une clairière un peu plus loin par là. » qu’elle pointe de son bras. « On peut essayer. » Un haussement d’épaules, elle glissait son regard vers le sorcier, attendant de voir s’il avait une autre idée. Espérait qu’il n’en aurait, ce lieu plus que charmant d’après ses souvenirs, peut-être qu’elle pourrait le convaincre d’une petite pause si les plantes ne s’y trouvaient.  

Agenouillé pour ramasser quelques bardanes, elle fronçait les sourcils en ressentant des vibrations sous ses pieds. Se relevait, se retournait pour découvrir avec horreur une immense créature s’approchant de leur position. « Oh gah, c’est pas un mini-troll. » Elle avait pu croiser bon nombre de démons et autres êtres surnaturels, aucun ne s’approchant de près ou de loin à la taille que celle devant ses yeux. « Hmm, Theo ? J’crois qu’on a d’la visite. » qu’elle élevait la voix pour prévenir le sorcier de cet intrus accélérant son pas. Vu la tête qu’il fait, j’crois que vous l’avez réveillé de sa sieste, bien le bravo ! Un geste de la main, elle essayait de le dévier avec sa télékinésie. Mais sans succès, même pas un p’tit arrêt, le troll continuant sa course effrénée la laissant hébétée. « What the fuck ? » Soudainement, elle regrettait fortement les parasites derrière le P3.  

Il tourne la tête en direction de la sorcière quand il remarque qu’elle mime la fin de sa question, l’ombre d’un sourire cherchant à étirer ses lèvres. « Elles finissent éventuellement par se taire, mais souvent après plusieurs heures. Techniquement, les assommer suffirait puisqu’elles n’ont pas pour habitude de se réveiller d’elles-mêmes tant qu’on ne les arrache pas, mais puisqu’on va, de toute façon, finir par les… » Il l’imite, le pouce suivant une ligne imaginaire sur son cou. « Autant ne pas perdre de temps. » Aucun intérêt pour les garder en vie plus que nécessaire, aussi froid cela puisse paraître. A moins que Peyton n’ait envie d’en replanter une pour la garder pour plus tard – une idée pas totalement idiote maintenant qu’il y pensait, en réalité. Les mandragores n’étant pas toujours pratique à récolter, ça pouvait toujours servir en hiver, lorsque le soleil se trouvait caché et que le froid persistait. L’instinct le fait se rapprocher de la jeune femme après son coup de terreur, les lèvres pincées pour ne pas devenir trop moqueur et risquer de la vexer, mais il ne peut dissimuler un sourire en coin plus longtemps. « Je ne suis pas certain que la forêt ait été aussi dangereuse à l’époque des fondateurs, en réalité. J’avais lu qu’elle était, certes, déjà réputée pour être le refus d’un troupeau de centaures mais que les fondateurs avaient alors une sorte d’accord avec eux pour qu’ils aident à protéger l’école. Même si, bien sûr, à cette époque ils n’avaient aucune de raison de croire que l’époque aurait pu avoir besoin d’être protégée. » Difficile d’imaginer qu’un seigneur mal intentionné chercherait à détruire une école pour, en réalité, assassiner qu’un seul individu – la mâchoire de Nott se contracte à cette pensée, les souvenirs de la guerre entre trop récente, l’implication de son père trop précise et trop vive pour qu’il aime être ramené à cette époque. Il roule les yeux, le coin des lèvres se soulevant. « Pourquoi je ne suis pas surpris que tu sois plus attirée par le buffet que par le reste ? » Malgré le ton vaguement sarcastique, c’est un regard attendri qu’il dépose sur la sorcière, conscient que c’est son côté naturel (et sûrement son amour pour la nourriture) qui la lui rend si adorable – rien de tel que de voir son regard s’illuminer d’étoiles à l’apparition d’une pizza ou de tacos – et ça a, en plus, l’avantage de lui permettre de toujours savoir comment se faire pardonner quand il sent qu’il a dépassé les limites en matière de moquerie. Il fronce les sourcils, accroupi au pied d’un arbre pour arracher quelques plants. « Encore ? Ta tante n’en avait pas déjà repoussé il y a… Quelques mois ? » Il grimace, la temporalité des événements un peu confuse dans sa mémoire, les mois ayant un côté un peu répétitif par instant. « Ils ont peut-être un repère dans les environs, il faudrait faire le tour du quartier si vous voulez vous en débarrassé une fois pour toutes. » Il pince les lèvres, s’empêche de continuer son blabla intellectuel sur le sujet – parce qu’en découvrant que les créatures du monde magique de Peyton différaient des siennes, il a passé des œuvres à épluchés les livres que la mère de Patience acceptait bien de lui ramener leur propre école de magie. De quoi assouvir une partie de sa curiosité sur le monde magique – auquel il fallait maintenant rajouter la sorcellerie de Scratch. Mais il repart pourtant, malgré lui, cette fois-ci sur les mandragores avant qu’il ne se force à cesser de parler, une moue désolée sur le visage parce que Peyton connait la magie, Peyton est une sorcière avisée et elle n’a sûrement pas besoin qu’il lui rappelle sans cesse tout et n’importe quoi. Il relève le regard vers elle, acquiesce lentement, se rappelle qu’effectivement, elles semblaient posséder peu d’ouvrages sur l’herbologie. « I’ll teach you, » qu’il conclut finalement, parce que c’est l’option la plus évidente. « I mean, if you want me to, » se reprend-t-il précipitamment, force de se rappeler que si la plus grande majorité des étudiants de Poudlard avaient des notes désastreuses en botanique, ce n’était certainement pas la faute de Chourave mais davantage de leur manque d’intérêt. Il lance un regard dans la direction désignée, pas encore suffisamment à l’aise avec cette forêt-ci pour s’y retrouver. « Let’s go, then. » Ils peuvent toujours récupérer d’autres tiges de Joubarbe en revenant, leur priorité restant les mandragores.

Il s’est éloigné de quelques pas, observe avec une attention intense les fleurs qui semblent pousser directement sur le tronc de l’arbre épais, la tête penchée. C’est différent de tout ce qu’il a pu observer jusqu’à présent, certain de n’avoir jamais vu une telle espèce dans l’ensemble des livres lus sur le sujet – et ça suffit pour attiser sa curiosité et le couper du reste du monde. Et s’il a peut-être vaguement conscience des tremblements sur ses pieds, c’est loin de l’inquiéter ou d’attirer son attention ailleurs que sur la fleur qui se replie maintenant sur elle dans un dégradé de couleurs. S’il avait pensé à prendre son carnet, il aurait pu noter sa localisation et ainsi revenir plus tard pour l’étudier plus en détail et faire des recherches dans d’autres livres, peut-être même demander à Nicholas si – la voix de Peyton l’oblige à quitter ses pensées. Parce qu’il a cru y discerner une pointe d’inquiétude qui n’a rien de rassurante. Il tourne les talons et se fige parce qu’un troll se fraie un chemin entre les arbres, déracinant sans se soucier d’où les troncs peuvent bien atterrir et il a le regard qui dérive sur Peyton. Peyton, qui est sur le chemin du troll. Il se précipite sur elle à son tour, a tout juste le temps de l’attraper par la taille pour l’écarter du chemin que le pied du troll s’enfonce là où ils se tenaient quelques secondes plus tôt. Il en profite pour tirer sa baguette. « Tu n’as rien ? » Il l’inspecte rapidement et, une fois convaincu qu’elle n’a aucune égratignure, relève les yeux sur la créature qui leur fait de nouveau face, le poing levé. « Protego ! » hurle-t-il au moment où le poing s’abat sur eux, et le bouclier invisible vibre mais résiste à son grand soulagement. « Tu n’aurais pas un sortilège pour t’en débarrasser, à tout hasard ? » Il jette un coup d’œil à la jeune fille, l’espoir déjà rongé par ce qu’il devine être la réponse, fouillant au fond de sa mémoire pour retrouver les caractéristiques des trolls.

La mimique qu’il réemployait étirait le coin de ses lèvres. « Yeah, ça me semble le plus clément. » C’était tout de même un peu malaisant. Aurait préféré qu’elle soit inanimée comme - well, comme toutes les autres plantes. Elle avait, certes, assassiné son nombre de gendarmes étant enfant, le jardin de Piper peuplé d’une colonie infinie elle avait pris un malin plaisir à essayer de les enterrer dans la terre mouillée comme s’il s’agissait de sable mouvant. Mais sa sensibilité envers n’importe quel être vivant s’était intensifié avec le temps, versait une larme à chaque meurtre d’araignée malgré son dégoût et sa peur envers ces créatures. (Bon ok, y avait quelques raclures dans le lot dont elle n’éprouvait aucune culpabilité.) La discussion redirigée vers Poudlard, elle l’écoutait attentivement, sa curiosité jamais assez rassasié sur l’endroit d’où venait le sorcier. Prendrait tous les détails qu’il avait à lui partager, même s’il s’agissait de la forêt de ses terreurs nocturnes. « J’ai jamais vu un centaure, ils sont aussi étrange qu’ils en ont l’air ? » revenait-elle sur ses propos plutôt que de noter la façon dont sa mâchoire s’était contractée. Le poquait dans son flanc à sa rhétorique, malgré son sourire amusé. « Hé, on a tous nos trucs. » qu’elle lui tirait la langue de nouveau. Non mais franchement, qui pouvait résister à des buffets à volonté ? Des gens avec de drôles priorités, pour sûr. « Mais si ! Ils ont la vengeance tenace ces parasites... Ou elle en a fait sauter un autre. » Probable mais elle parierait toute ses économies sur la première hypothèse. La malice de leur rire ne lui mettait aucun doute. Il ne s’agissait même pas de vengeance, qu’elle pestait silencieusement, de sûr que ces salops avaient découvert leur nouveau passe-temps favori en la voyant s’étaler sur le sol encore et encore.  Avec ces fourbes, ça semblait plus que plausible. Grrrrr. « Hm ? Oh ouais, effectivement bonne idée. Si tu dois te relocaliser, autant te mettre aux plus près de ceux qu’tu veux emmerder. »  Après tout, ils ne devaient pas avoir grand-chose à faire de leur vie. Leur avait certainement servi une occasion en or pour s’amuser. « I’d really like that. » qu’elle acceptait d’un fin sourire. Sa sorcellerie cruellement négligée ces dernières semaines elle était bien trop prise par sa routine habituelle, ses deux jobs, ses cousins, celui qui se tenait sous ses yeux… Le temps lui manquait mais ne pouvait nier avoir mis les moyens pour s’y consacrer également. Lui rappelait qu’elle n’avait eu de vision depuis maintenant ce qui semblait être une éternité. Peut-être que c’était lié, une petite voix incertaine lui glissait, mais pour être honnête, cette partie aurait pu plus lui manquer. C’était néanmoins la parfaite occasion de renouer avec son héritage, recommencer à l’approfondir. Point bonus si elle pouvait le faire avec son boyfriend et sa magie intrigante. « Et avec toi en professeur j’peux pas passer, t’es définitivement plus sexy que mes tantes. » Elle fronçait les sourcils. C’était weird. Vraiment pas comment elle voulait le sortir. Elle devrait le savoir pourtant maintenant, jamais essayer d’être smooth, sa bouche ne sortait que du vomi verbal. En accord avec sa proposition, elle glissait sa main dans la sienne, le guidait jusqu’à la clairière plus profonde dans la forêt. En espérant qu’ils aient plus de chances pour trouver ces mandragores.

Le panier déposé, elle scrutait les fleurs violettes avant de s’agenouiller, en ramasser quelques unes certaine de leur utilité contre les démons de niveau inférieur. Repérait des linaires un peu plus loin, affichant un large sourire sur ses lèvres. Ca, c’était le jackpot. Sa réserve vide depuis sa dernière chasse, il ne lui manquait qu’un seul ingrédient pour concocter une- Huh ? C’moi ou le sol vient de trembler ? Ses chevilles pivotaient instinctivement, fronçait les sourcils à la silhouette géante se dégageant à travers les arbres. What the fuck ? Sa voix s’élevait, prévenait Nott de l’intrusion de cet invité surprise qui accélérait sa course vers leur position. Un revers de la main,  le troll restait néanmoins impassible, ne tressaillait même, totalement impassible à sa télékinésie. Hmm… What the fuck ?? Son regard fixé sur sa cible, elle balayait de nouveau sa main, encore et encore… jusqu’à qu’elle ne soit emportée par une prise sur sa taille avant que le pied du géant ne s’écrase sur sa précédente position. Ses paupières clignaient, glissait son regard dans celui du brun. « I’m okay... Thanks. » soufflait-elle. Si le stress et la peur comptait pas. Mais aussi un peu d’énervement, tout simplement injuste qu’elle n’ait le droit d’utiliser ses pouvoirs quand il avait l’avantage de cette taille. L’adrénaline remontait aisément lorsque le troll abattait son poing, son bras se levait dans un réflexe (pourtant avéré inutile) mais le sorcier bloquait l’attaque d’un champ invisible protecteur. « Nothing for something that big. » qu’elle grimaçait. Elle avait bien pensé à un sort de téléportation, vu que ce pouvoir semblait aussi infructueux que sa télépathie. « My powers doesn’t even work against him ! » qu’elle s’impatientait. Mais si elle ne pouvait lui infliger, peut-être qu’un de ces troncs déracinés serait suffisant pour- AAAAAAH. Le bouclier invisible brisé, il les balayait aisément, les dispersait à quelques mètres de retour dans la forêt. « Hmpf. » Ca allait gratter demain. Elle se relevait, grommelante pour voir le troll recommençait sa ‘course’ (heureusement, son poids le traînait), se dirigeait vers le sorcier plus proche de sa position. Shit, shit, shit. Le stress à son apogée lui faisait oublier ses membres douloureux, ne cherchait plus qu’une distraction pour l’empêcher de l’atteindre. Oh ! Son corps devenu inerte, sa conscience réapparaissait derrière la créature où son regard agité balayait ses environs. Se posait finalement sur les pierres sous ses pieds qu’elle saisissait, essayait de viser l’arrière de son crâne. Essayer étant le mot clé, la première volant à un bon mètre de l’endroit ciblé. Règle numéro 96 : Vise ! Un grognement, elle élevait les projectiles de sa télépathie, les envoyait d’un revers de la main. Une réussite cette fois-ci (le nombre étant la clé pour ne pas louper), le troll grognant, se tournant pour lui faire face. « That’s it, follow me buddy. » lui en balançait-elle une autre, être sûre qu’elle possédait toute son attention. Avant de courir, bien décidée à le mener le plus loin qu’il se laisserait berner. Son regard alternant entre le monstre et sa direction, elle cavalait pour atteindre l’autre bout de la clairière mais trébuchait contre une roche, peut-être une branche alors qu’elle venait tout juste d’en dépasser la moitié. Elle n’eut le temps de sentir le sol contre sa peau que d’un sursaut son corps inerte reprenait vie, ses iris cherchant immédiatement le sorcier. « Une idée de comment l’anéantir ? Ou j’nous sors d’ici ? » Laisser ce troll vagabonder n’était son choix de prédilection mais s’ils étaient impuissants contre lui, elle préférait garder tous ses membres pour revenir armée et renseignée lorsqu’ils seraient prêts.