lifestyles of the rich & famous / crystalia

Levée du bon pied – la journée s’annonçait bonne, Patience sautillait à travers son appartement à cloche-pied, essayant de terminer d’enfiler son short avant de jeter un œil à la météo à l’extérieur et de se raviser : collant puis short. Elle profita de son bref passage dans la salle de bains pour jeter un coup d’œil à son reflet, s’assurer qu’elle n’était pas totalement décoiffé par son réveil tardif (plus jamais elle se laissait entraîner par Angie dans une soirée improvisée, ugh, rentrer à trois heures du matin n’était clairement plus de son âge) en se souvenant qu’elle avait annoncé à Crystalia, la nouvelle petite coloc (provisoire ? c’était que Peyton lui avait affirmé, en tout cas, mais Patience était prête à parier que la coloc allait finir par devenir permanente) de sa cousine qu’elle passerait la journée à lui faire faire le tour de la ville et à l’aider à s’y retrouver. Son côté bon cœur qui se révélait – sûrement pour contre-balancer ses pulsions meurtrières quand elle était obligée de travailler avec un certain allumeur de feu. Elle terminait donc de zieuter son maquillage effet nude avant de récupérer sac à main et veste en flanelle, vérifiait l’heure sur son téléphone. Elle n’était pas si en retard que ça – et, franchement, puisque Crystalia habitait juste en-face, elle pouvait même être pile à l’heure au moment de sonner chez elle et ça, c’était la grande classe. La porte de son appartement claquait derrière elle, les clés rapidement enfoncé dans une poche de son sac et elle toquait à la porte de Peyton, saluait le voisin du bout du couloir (Herman ? Henry ? son prénom lui échappait) d’un signe de tête. « Crystalia ? C’est Patience, » s’annonçait-elle en se rappelant des remarques de Nott sur le comportement légèrement out of it de la jeune fille. La porte s’ouvrit sur une télécommande voletant dans les airs et Patience retint une grimace. Si Sam s’y mettait, il était normal que Crystalia ait du mal à se faire à la vie à Oak Valley. « Merci Sam, mais c’est pas toi que je suis venue voir aujourd’hui. » A la façon dont la télécommande retombait lourdement sur le canapé, elle compris qu’elle venait de toucher une corde sensible pour le fantôme et sa grimace s’étirait. Choisit pourtant de ne pas encore s’en inquiéter, préférant plutôt s’enfoncer dans l’appartement jusqu’à dénicher Crystalia. « Oh hey, salut. Désolée, c’est Sam qui m’a ouvert. Je suis venue pour te faire faire du shopping comme promis ! » Sourire aux lèvres, la tête légèrement penchée sur le côté, elle détaillait la jeune fille, la bouche légèrement plissée. « Tu risques d’avoir chaud avec ça, t’as pas plutôt un haut plus léger ? Y a un peu de vent mais rien de bien méchant, franchement. Si t’as rien no panic, on piquera un truc à Pey. » Accompagnant le geste à la parole, elle se dirigea dans la chambre de sa cousine, ouvrant son placard et prenant le temps de la réflexion jusqu’à dénicher le t-shirt parfait, débardeur léger mais idéal pour les températures qu’elle posa devant Crystal avec une moue satisfaite. « Yup, ça fera l’affaire. Tu rajoutes une petite veste en cuir et ce sera parfait. » Elle opinait, cherchant la veste en cuir de sa cousine mais grimaça en notant son absence. Peyton avait dû la prendre (et elle ne pouvait pas lui en vouloir, vraiment, elle lui allait comme un gant). « Je vais aller récupérer la mienne, toi tu te changes, ok ? Je serai pas longue, promis ! » Ses doigts s’enfonçaient déjà dans son sac pour récupérer ses clés, les pas pressés la menant dans son appartement en un temps record, la recherche du vêtement un peu plus longue. Enfin, elle la sortait de son placard avec un geste victorieux, se dépêchait de retrouver une Crystalia couverte de confettis, divers rouges à lèvres flottant devant elle. « Sam ! » Le rouge à lèvre qui dansait dangereusement proche du visage de la jeune fille se figea et Patience le prit comme un signe qu’elle avait l’attention du fantôme. « Il me semble que Peyton t’en a déjà parlé : on n’embête pas les jolies jeunes filles qui restent dormir. » Le rouge à lèvre reposé sur un meuble proche, elle devina plus qu’elle ne sut avec certitude que Sam s’était probablement traîné hors de la chambre. « Désolée, il aime bien faire des plaisanteries et ne se dit pas toujours que ça peut être déconcertant. » Elle esquissait une grimace, brandissant finalement son blouson. « Tiens, pour aller avec ta tenue. Peyton m’a dit que tu avais des trucs à revendre ? Je pensais aller sur la Cinquième pour commencer, il y a une boutique qui rachète les objets de valeurs à bon prix, ça pourrait être un bon début, non ? » Elle quittait la chambre à son tour, retournant dans le grand salon avant de s’arrêter devant une assiette de cookies. Comprenant le geste, elle se pencha légèrement vers Crystalia pour lui souffler à l’oreille. « Acceptes-en un, c’est sa façon de s’excuser. Si tu le veux pas je le mangerai mais il va se vexer si tu refuses. » Note mental : rappeler à Peyton de faire un manuel How to live with a ghost 101.

Ton regard qui se perd dans le reflet du miroir pendant de longues secondes. Ton souffle qui se coupe quand, avec maintes précautions, tu te penches pour essayer d’appliquer le gloss sur tes lèvres. Le maquillage. C’était nouveau. Exotique. Très enrichissant. Mais aussi beaucoup plus facile à regarder qu’à faire. Et avec tes deux mains gauches… Tu es tombée quelques jours plus tôt que les palettes à maquillage de Peyton et n’as jamais osé y toucher. Pourtant c’est pas faute de l’avoir admiré se faire toute belle régulièrement, tentant de mémoriser autant de détails que possible sur sa manière de faire. Et si pour elle ça semble inné, pour toi… Tu t’es enfin décidée ce matin à te lancer, priant pour que Peyton ne t’en veuille pas. Voir toutes ces filles maquillées, sublimes et rayonnantes… Ça t’avait motivé à essayer. Mais vu le désastre, force est de constater que t’es pas prête. Alors t’as attrapé son démaquillant et de rage t’as tout enlevé. Dans un sens il valait mieux ça plutôt que de ressembler à une drag queen avec tes traits accentués à outrance.

Finalement t’as pas vu le temps passé car voilà qu’on toque à la porte. Déjà ? Tu tentes tant bien que mal de jeter les cotons démaquillants dans la poubelle et de ranger le matériel en vitesse avant que Patience n’arrive. Qui plus est, tu entends la porte qui s’ouvre toute seule. Est-ce que c’est un coup de Sam ? Ou est-ce qu’elle a un double ? Si c’était le cas alors pourquoi frapper ? Vu ce qu’elle répond ensuite, t’en déduis que c’était bien Sam. Alors que tu termines de tout ranger, tu vois émerger Patience dans l’embrasure de la porte, te faisant presque sursauter tant tu ne t’attendais pas à la voir débouler aussi rapidement –et aussi furtivement- « Oh, salut, que tu lances à demi-mots, avant d’ajouter, Désolée, je terminais de me préparer. » En réalité tu effaçais surtout tes traces, mais whatever. La journée shopping, oui. Ou comment te faire stresser depuis qu’elle t’a proposée de t’emmener. En soit c’est très sympa de ta part et t’es persuadée que tu vas en apprendre pas mal sur les coutumes de ce monde, mais en même temps… Tu redoutes de surtout mettre les plats dans le plat en agissant bizarrement. Si pour le moment personne ne t’a rien dit quant à ton comportement probablement étrange, ils ne doivent pas en penser moins. Mais jusqu’à quand ? Au bout d’un moment ils se rendront forcément compte qu’il  y a un problème, et de là tu seras bien obligée de dire la vérité. Non pas que ça te pose un problème, en soit ce n’est pas grave. Mais… Les Humains ne sont pas censés connaitre l’existence des Inhumains, donc…

Tu fronces les sourcils quand elle te fait la réflexion que tes habits sont trop chauds. En soit pour toi ça n’a jamais été un problème, tes pouvoirs te permettant de réguler la température sur ta peau. Les notions de chaud et de froid te sont donc inconnues, mais ça bien évidemment elle n’en sait rien. « Je n’ai que les vêtements que j’ai sur moi… C’est-à-dire vraiment pas grand-chose, et visiblement trop chaud. T’as volé ses vêtements en arrivant sur Terre, et dans la panique et la précipitation t’as pas vraiment fait attention à s’ils étaient d’actualité ou pas. Ça ne va pas la déranger ? » Non parce que c’est peut-être risqué de lui emprunter ses vêtements sans lui demander la permission ? Mais visiblement non car voilà Patience qui part déjà dans la chambre pour en ressortir un débardeur. Tu l’observes sans trop savoir quoi en penser, et acquiesces machinalement. Si elle le dit, elle et sa cousine ont l’air calées en matière de goût vestimentaire donc… Tu t’empresses d’enlever ton pull pour mettre le débardeur à la place tandis que Patience va chercher sa veste. Tu ne sais trop quoi en penser, si ce n’est que t'es pas mal dévêtue. Sur Attilan vous ne laissez pas autant de millimètres carrés de peau à la vue de tous. Mais bon, en soit c’est pas forcément pour te déplaire. Tu sors ensuite de la chambre, au moment où tu remarques des rouges à lèvres flotter autour de toi. Ça te fait encore tout drôle de te dire qu’il y a un fantôme qui se ballade près de toi, et ne sachant trop comment réagir tu en attrapes un au hasard, lançant un sourire gêné. Heureusement Patience arrive pour te sortir de là. « Ce n’est rien. T’hésites à ajouter que ça doit être lié au fait qu’il t’ait vu les essayer dans la salle de bain, mais finalement te retient. Une prochaine fois Sam, que tu lances d’un air enjoué. » Tu comptes bien réussir à te maquiller, et donc il y aura surement d’autres essais plus tard. Tu enfiles la veste qu’elle te tend, lançant un « Merci. » avant de la suivre et de t’arrêter dans l’entrée. « J’adore les cookies, que tu lances ensuite, presque de but en blanc. T’as découvert ça la veille, et t’en raffoles, alors forcément tu l’acceptes avec plaisir. Merci de prendre soin de moi, c’est tellement généreux de votre part... » Que ce soit Peyton, Patience, Sam… Ils ont tous aux petits soins pour toi, et ça t’en rendrait presque mal à l’aise. « Oui j’ai quelques bijoux sur moi, ce sont les seules choses que j’ai pu emmener dans ma fuite donc… » C’est à regret que tu t’en sépares, mais il le faut bien, car sinon comment tu comptes te payer de nouvelles fringues, du maquillage, de quoi te nourrir et un toit sur la tête ? Tu sors un bracelet en or couvert de pierres précieuses et un collier assorti. « Tu penses que j’en tirerai assez d’argent ? Parce que je ne veux pas être un poids pour vous éternellement. » Tu n’as pas vraiment de notions quant à l’argent de ce monde, même si tu t’es pas mal renseignée sur le sujet.

›› @crystalia amaquelin

« T’inquiète, » balayait-elle de la main, sas bien comprendre ce que Crystalia pouvait bien vouloir préparer puisqu’elle était déjà particulièrement canon à l’état sauvage (naturel, se corrigeait-elle). « Je suis en avance, si t’as besoin de finir, prends ton temps. » Le sourire aux lèvres alors que son regard suivait la ligne de la jeune fille, notant qu’elle n’avait pas choisi ses vêtements en fonction de la saison – une erreur commune pour quiconque n’habitait pas cet hémisphère depuis longtemps, les saisons inversées pouvant être difficile à appréhender. Patience, elle sait que si elle devait soudainement s’envoler pour les Etats-Unis ou l’Europe, elle aurait bien du mal à voir de la neige et à se considérer en hiver au mois de Décembre. Elle écoutait à peine la réponse de Crystalia, se précipitant déjà dans la chambre de sa cousine pour y dénicher quelques vêtements. Vu leur morphologie, ça devrait être la bonne taille. « Hm ? La déranger ? Peyton ? » Elle fronçait les sourcils. « Non t’inquiète, on l’habitude de piquer dans le dressing l’une de l’autre. » Haussement d’épaule, l’habitude datant déjà de plusieurs années et étant devenue plutôt courante entre l’ensemble des cousines de la famille, et elle dégotait ce qu’elle cherchait parmi les vêtements, vérifiait brièvement que ça irait bien à la blonde et opinait, satisfaite de son choix. Elle disparait quelques secondes, ne revenait que pour constater que Sam avait encore frappé, une grimace d’excuse s’affichant sur les lèvres pour le compte du fantôme, consciente que la vie avec un être qu’on ne pouvait ni voir, ni entendre pouvait s’avérer particulière et déroutante. La lèvre inférieure coincée entre ses dents, elle n’ajoutait rien, validant simplement le choix de tenue, beaucoup plus adapté aux températures extérieures et un peu plus passe-partout, d’un hochement de tête.

Une assiette de cookies les retint au niveau de la cuisine et Patience ne retint pas un sourire. « Ahah, les cookies c’est la vie, t’as bien raison. » Elle résistait elle-même à la tentation de tendre une main pour en piquer un à son tour, essayait de réduire le nombre de junk food et de gâteaux qu’elle grignotait à longueur de journées. « Pas la peine de nous remercier, c’est normal. » C’était un peu devenu une seconde nature, chez les Halliwell, que d’aider ceux qui en avaient besoin (sûrement que les Fondateurs devaient être particulièrement fiers d’avoir réussi à dresser toute une tribu de façon aussi assidue). Les yeux baissés sur les bijoux que Crystalia sortait de ses poches, la sorcière manquait de s’étouffer, les yeux écarquillés. « Oh waoh, c’est magnifique ! » Elle n’osait même pas tendre la main pour ne serait-ce que frôler l’or et les pierres, persuadée qu’elle viendrait à leur faire perdre de la valeur de par son contact. « Je pense que tu peux même en tirer un sacré pactole, de quoi être tranquille pendant un petit moment ! Enfin je connais rien sur la valeur des choses mais ça semble être de l’or, du vrai or. Et puis ces pierres… » Elle poussait un sifflement, relevant un regard intrigué sur Crystalia, l’idée qu’elle puisse être une princesse en fuite ou une (très) riche héritière obnubilant toute autre pensée cohérente. « Ce sont des bijoux de famille ? T’es pas obligée de répondre, » ajoutait-elle précipitamment, maudissant son excessive curiosité avec une grimace.

« Allez, let’s go, si on peut éviter les heures de pointe, c’est mieux. » Elle refermait la porte derrière elle après avoir rappelé à Sam de bien fermer à clé pour éviter toute intrusion, prenant la direction de Heatherfield. « T’as déjà un peu eu l’occasion de te balader en ville ? » Le pas posé, elle était prête à jouer les guides touristiques et à étaler son peu de connaissance historique sur la ville pour aider Crystalia à mieux s’y retrouver – une initiative pas trop idiote, probablement, surtout si la nouvelle colocataire de Peyton souhaitait trouver un appartement à elle, à terme. « Ici, c’est un peu un quartier friqué, y a toutes les entreprises, du coup y a souvent du passage. Et les boutiques sont chères mais magnifiques. » Et puis, avec l’argent que la blonde devrait tirer de ses bijoux, sans doute qu’elle n’aurait pas trop de soucis de ce côté-là.