one call away / peytou

Elle enrageait. Serrait les poings, les dents, pour retenir son envie de hurler et de balancer son poing dans le premier crétin venu. Ugh. Ce putain de Wilson allait la rendre folle. Genre. Vraiment folle. Il était un mélange de tout ce qu’il y avait de pire sur Terre (les araignées en moins, même si, elle en était persuadée, il allait probablement finir par dévoiler avoir été mordu par une araignée et avoir obtenu le pire de leurs traits de caractères). Elle prenait sur elle – s’empêchait de trop l’insulter à chaque séance d’entraînement – mais, par moment, c’était juste trop. Entre son incapacité à rester concentrée, son envie de forniquer avec tout ce qui bougeait et était vêtue d’une jupe (UGH le machisme à l’état pur, comment il avait fait pour survivre jusque-là au xxième siècle était un mystère pour la sorcière) et son inaptitude à être doué en magie, c’était un combo un peu too much pour elle. Patience, pourtant, elle essayait de rester calme avec ses protégés. La plupart d’entre eux, elle les gérait même plutôt bien, saluant ses cours de psycho qui l’aidaient à mieux cerner chacun de ses protégés, faisait même preuve d’une patience étonnante, avec elle. Non, vraiment, elle pouvait se vanter d’être une bonne être de lumière, qui avait déjà aidé plusieurs jeunes sorciers à maîtriser leurs pouvoirs et en avait tiré quelques-uns (bon, principalement des membres de sa famille qui ne comptaient pas en tant que protégés) de mauvaises situations face à des démons. Mais lui ? Lui, c’était un cas à part, un cas sans issue de secours, un cas irrécupérable. Elle s’acharnait parce qu’elle était entêtée (et qu’elle avait vérifié auprès de sa mère, il lui était interdit d’abandonner un protégé juste parce que c’était un connard fini), parce qu’elle refusait de s’avouer vaincue aussi rapidement. Il lui fallait pourtant se rendre à l’évidence ; elle allait être vaincue et non pas par un démon surpuissant de type la Source ou autre joyeusetés qui traînaient en Enfer mais par un putain d’allumeur de feu. Un crétin de frat-boy sans cervelle. Rien que de repenser à son air tellement supérieur (et à ses putains de fossettes de merde qui apparaissaient dès qu’il esquissait ce sourire en coin de celui qui est beaucoup trop sûr de lui et de son charisme et qu’il adressait à toutes les nanas – sauf elle, non pas qu’elle en veuille, de toute façon), elle avait envie d’en chialer. Et de lui foutre son poing dans la figure. Ou de virer sorcière maléfique juste pour l’exterminer. Elle avait pas encore totalement décidé (son inconscient, lui, avait pris parti de fantasmer sur les miches de ce bouffon sans nom en lui envoyant quelques images à la limite de l’érotique extra la nuit dernière mais, encore une fois, elle préférait bloquer les images et les pensées, c’était un bouffon, peu importe que son corps soit magnifique ou non).

Elle repoussa les portes du P3 dans un geste brusque, dévala les escaliers qui menait à la salle rapidement, évitant quelques danseurs pour se traîner vers le comptoir. La salle était quasiment vide, chose inhabituelle mais elle était bien trop frustrée pour s’en formalisée (ou s’en inquiéter parce que, au contraire, que le P3 soit à moitié vide l’arrangeait bien). Elle prit place sur un tabouret, attirant l’attention d’un des serveurs embauchés par Piper (un nouveau, elle connaissait pas son nom). « Peyton est derrière ? » Il réfléchit quelques secondes avant d’opiner mais sans paraître convaincue et elle leva les yeux au ciel. En fait, c’était le genre masculin, qui était débile. Elle glissa du tabouret, se dirigeant vers l’arrière, passa la tête par l’embrasure de la porte. « Pey ? » Le visage de sa cousine popa de derrière un immense carton (Piper avait enseveli un corps humain dedans ou comptait rejouer ce film avec les dinosaures ?). « J’espère que t’as du stock de tes cocktails, j’en ai besoin. » Un soupir profond, exaspéré. Retenant un sanglot qu’elle refusait de lâcher parce que Wilson ne méritait pas de larmes, pas même d’énervement ou de fatigue. « Je t’attends au bar, même place que d’hab. » Elle tournait déjà les talons, retrouvant le tabouret qu’elle s’était approprié depuis des années, les doigts tapant contre la tablette, un regard jeté en direction de la scène inoccupée.

A moitié avachie, un coude sur le comptoir soutenant sa tête lourde d’ennui, le regard de Peyton s’était perdu dans le vide espaçant les quelques courageux danseurs non rebutés de l’ambiance qui peinait à s’élever. C’était probablement mort de toute façon maintenant, doutait fortement que l’avancée de la nuit finirait par rameuter le monde qui occupait normalement la salle. Certainement pas la faute du dj, il était on fire ce soir comme toujours et elle se serait sans aucun doute dandinée aux mélodies rythmées si elle n’était pas trop occupée à se demander en combien de temps elle pourrait s’assommer avec ce dénoyauteur d’olives jonglant entre ses doigts. « Si tu comptes te suicider avec c’truc, j’conseillerais que tu te trouves un outil plus efficace, t’auras pas fini avant la fin de ton service sinon. » Elle sursautait, la main volant à son cœur qu’elle stoppait de jaillir de sa poitrine. Revenu de sa pause, son collègue, Ryan, s’était faufilé à la Batman. « That obvious, huh ? » riait-elle, en se relevant, changeant pour la première fois sa position depuis au moins une bonne vingtaine de minutes – ce qu’elle ne s’était rendu compte, mais la façon de son dos venait de craquer, lui ne l’avait pas loupé. « J’étais au même point y a une heure mais avec le décapsuleur. » Son nouveau rire s’estompait rapidement, ses lèvres réaccueillant un long soupir.  « Si c’est pareil demain, j’te jure qu’on s’installe un bière pong histoire de s’occuper. Mais bon, le nouveau doit être content au moins. » qu’elle précisait d’un coup de tête envers celui métamorphosé à l’instar de la semaine précédente où il paraissait à chaque seconde sur le point de s’effondrer d’une crise cardiaque. Un sourire, elle se tournait vers celui qui riait à ses côtés. « Anyhooo, j’vais aller trier les cartons qu’on a reçu cette aprem. » Enfournant le dénoyauteur dans sa main, elle lui accordait un nouveau sourire avant de décamper sans remord. De sûr qu’il pourrait gérer cette absence de client sans se sentir débordé, allait se faufiler dans l’arrière-boutique où une montagne de cartons l’attendait. Au moins, elle pourrait prendre un peu d’avance sur le programme et s’occupait à la confection de cocktail – une de ses parties préférés – quand elle reviendrait demain.

Ouuuh du champotte ! Miaaaa- Nope. Pas touche Pey. Elle redescendait du petit tabouret sur lequel elle s’était hissée, avant d’être tenté de rendre son travail bien plus intéressant. Mais la porte qui s’ouvrait la sauver de ce dilemme. Inquiète d’une visite surprise de sa tante qui saurait lire son esprit, sa tête se décalait mais découvrait avec délectation d'autres airs familiers. Sa cousine préférée venait la délivrer de cette soirée d’ennui et elle disait ouiiii ! « Pati ! » Oh, oh, c’était pas une bonne tête qu’elle arborait. En particulier lorsqu’elle évoquait le stock de cocktails. « Vu le monde ce soir, autant te dire qu’on a ce qu’il faut. » riait-elle légèrement. Ouaip, y avait définitivement un truc qui n’allait pas. « Yeah, sure, I’ll be- » Et là voilà déjà disparue. « Right there. » Okay, il allait falloir qu’elle sorte du lourd et du bon. Un coup d’œil au champagne et elle secouait la tête, presque l’unanimité de ses confections n’avaient été touchés ce soir, elle trouverait son bonheur de sûr. Elle se dépêchait de poser le couteau et reprendre sa veste avant de rejoindre la salle, se faufiler derrière le bar. Une bouteille sous le bras, l’autre dans la main, elle attrapait deux verres, venait les déposer devant sa cousine à l’air bouillonnant, triste ? Elle n’en était pas bien sûre. « Bad day, huh ? » Bon ok, ça s’était plutôt évident. « What’s goin’ on ? » Elle remplissait les verres, glissait le premier sur le comptoir. « J'ai trouvé une pelle à l'arrière, si jamais. » Qu’elle précisait, levant un sourcil et le verre à ses lèvres. Vu l'ennui, elle ne serait pas compte une mission vengeance franchement.

Son attention attirée par la venue de sa cousine, elle lui lançait un regard qui (pensait-elle) voulait tout dire avant de lâcher un grognement sonore et de faire mine de vouloir s’arracher les cheveux. « It wasn’t even a bad day, ugh. That’s the worse part I guess. My day was fine until I had to my super hero job and I sweat to you, Pey, I fucking hate that job, now. » Enfin, elle le détestait uniquement quand le job en question était mis en parallèle avec Wilson – parce qu’en dehors de lui, tous ses autres protégés étaient adorables et curieux et doués. Ugh, juste penser à cet abruti la rendait bouillonnante et pleine d’envie de meurtre. Dépitée, elle laissa sa tête tombée sur la tablette, ses bras retombant sur son crâne tandis qu’elle ravalait, une nouvelle fois, ses larmes de frustration. « Ouuh, sérieusement ? » se relevait-elle tout à coup, le regard éclairé d’un intérêt nouveau parce que la pelle entrait pile poil dans son top 5 des armes les plus efficaces et moins soupçonnables du jour. Voire même le top 3 si elles ne dénichaient pas une petite batte de baseball sous peu. « Naah, on peut pas, je suis sûre que les Vieux, » elle désigna le ciel pour que sa cousine sache à qui elle faisait référence, un langage codé mis au point par l’ensemble de la descendance Halliwell dans leur enfance pour parler magie devant les mortels sans s’attirer des regards étranges (ou se faire enfermé, au choix). « Me tomberaient dessus s’ils apprenaient que j’ai assassiné un de mes petits chats. Ils s’en foutent de savoir si ce chat est de la pire espèce, genre un mélange entre Chucky et un… Tu sais, les chats sans poil, là ? Brr. » Prise d’un frisson soudain, elle repoussait l’image mentale qui lui était venue – surtout que, elle ne pouvait que l’admettre, mais Wilson était loin d’être aussi repoussant physiquement que la poupée tueuse et le chat turned inside out. Elle portait les doigts à ses tempes qu’elle massait, repérait alors le verre qui l’attendait et qu’elle attrapait sans plus de cérémonie pour le vider d’une traite. « Hm, je le connaissais pas celui-là, c’est un nouveau ? » Sourcils froncés, elle jetait un coup d’œil au fond du verre, se léchait les lèvres pour avoir ce goût de reviens-y. Le regard innocent, elle tendait son verre à sa cousine, attendant qu’il se remplisse une seconde fois. « Il se passe que j’ai le pire des protégés du monde. Je te promets, si un démon ne l’attaque pas bientôt pour le réduire en bouilli, je vais finir par moi-même en engager un pour le faire. » Ses épaules s’affaissèrent, son humeur retombait tandis qu’elle récupérait son verre. « C’est un bouffon. Un prétentieux qui, rah, me donne envie de l’étrangler dès que je vois sa tronche. Moi je te le dis, les Fondateurs auront un meurtre sur la conscience. » Un doigt pointé en direction de Peyton pour accentuer ses paroles. Restait à savoir si le meurtre serait le sien ou celui de Wilson (parce qu’elle savait qu’il ne la supportait pas plus et c’était bien ça qui rendait leur duo forcé un enfer, foutus Fondateurs). « T’as bien de la chance d’être à moitié cupidon et pas à moitié être de lumière. En plus, il ne pense qu’à sauter tout ce qui a une paire de nibards ! Il a la concentration d’une palourde et encore, je pense que c’est offensant pour les palourdes, et ce bouffon est un allumeur de feu ! » Sa voix montait à mesure que sa colère refaisait surface et elle s’obligea à faire profil bas alors que le nouveau serveur s’approchait. « Un putain d’allumeur de feu ! Ce mollusque décérébré ! Un vrai danger public, oui ! Je t’ai raconté qu’il avait à moitié cramé un parc l’autre jour ? Je suis sûre il va finir par déclarer un incendie et faire tuer quelques centaines de familles koalas. » Ca ne la surprendrait pas, elle, en tout cas, vu le bas niveau.

Grognante, agitée, Peyton se dépêchait de ramener les bouteilles sous le bras pour palier à l’état visible de sa cousine. « Ugh, c’est ton jour avec ce jackass, huh ? » Bien qu’elle n’avait besoin de plus de preuves que les mots de Patience, elle avait tout de même pu croiser cet énergumène en soirée deux-trois fois. Avait rapidement constaté ses nombreuses conquêtes mais surtout cet égo surdimensionné, cet air insolent. Le dépit sur les traits de la brunette disparaissait en même temps que sa tête s’affalait sur le comptoir dessinant une moue compatissante sur les lèvres de la plus jeune. Elle étendait sa main, s’apprêtait à pat-pat l’arrière de son crâne mais elle se relevait abruptement dès sa proposition lancée. « One word and we’re off on an adventure, babe. » qu’elle arquait un sourcil, la mine sérieuse. Bon okay, elle était pas du genre à promouvoir le meurtre… mais une p’tite frayeur ne lui ferait pas de mal. Et si ça pouvait un peu soulager sa cousine, elle était totalement partante. Mais celle-ci se ravisait, sous les répercussions de ceux d’en-hauts, et autant qu’ils pouvaient lui courir sur le haricot également, elle savait qu’elle faisait preuve de sagesse, ces saligots n’ayant jamais peur de faire tomber leurs répercussions sur ceux qui ne se pliaient au règlement. Lui injectait au passage une grimace à l’image qu’elle faisait naître dans son esprit. Eeeew. « Oh les siamois ? » essayait-elle le nez froncé. Parce qu’elle avait le doute maintenant, savait qu’elle les confondait tout le temps avec une autre espèce. Mais c’était pas l’important, chassait ainsi ses interrogations rapidement pour remplir leur verres. « Ugh, je déteste leur omniscience. Always spoils our fun. » râlait-elle compatissante, en faisant glisser sa boisson. Elle méritait beaucoup plus que la charge de cet emmerdeur, se demandait combien de temps il lui restait avant qu’elle ne perde plus de santé mentale. Avait une forte envie de trouver ce coupable pour aller lui dire deux mots, pourquoi pas même le maltraiter un peu grâce à sa télékinésie. Doutait néanmoins que ça serait efficace et elle ne voulait certainement pas aggraver sa situation. « Ou un très ancien. » qu’elle ne savait plus sur le moment. « Oh non ! Vi effectivement, je l’ai testé y a quelques jours sous conseils de Ryan. Ça te plaît ? » Certainement, à en croire ses yeux innocents la scrutant pour remplir de nouveau son verre. Elle s’exécutait sans attendre, prête à la rendre carpette pour qu’elle oublie ses problèmes, illumine un peu son humeur, quitte à la ramener sur son dos. Elle la laissait extérioriser, restait silencieuse seul ses traits déformés ponctuant ses envies de meurtres et autres insultes. « Tant que c’est pas le tien ! La pelle est toujours là au besoin. » Ses yeux ronds la scrutaient alors qu’elle repartait dans une tirade remplie de colère, maudissait son manque de don pour lui enlever cette frustration. Avant que les expressions de Pati ne commencent à la tuer à petit feu. Elle se mordait la lèvre, essayait tant bien que mal de freiner son sourire tant que son rire. Exercice extrêmement difficile alors qu’elle trouvait cette comparaison avec les palourdes absolument hilarante. Tient bon, Peytou, tient bon ! « Awn. » miaulait-elle par réflexe, à la mention des koala, créature beaucoup trop mignonne pour succomber à quiconque et surtout à ce connard en puissance. Elle secouait la tête, se recentrait sur le sujet plus important. « J’sais pas comment tu fais pour pas noyer cet abruti. Tout mon respect. » Parce qu’elle avait raison quand elle évoquait sa chance d’être mi-cupidon à la place d’être de lumière, se serait déjà enfouie au fin fond de l’Australie si elle devait encaisser et guider ce genre de sorcier. Puis surtout, personne ne lui foutait la pression pour qu’elle encaisse ce rôle hérité de son père, ne s’en était jamais approché au contraire de l’aîné de sa fratrie (et heureusement parce qu’elle avait autre chose à faire avec son planning chargé). Malheureusement, sa cousine n’avait pas ce luxe. « J’suppose que tu peux pas demander un remplacement ? » qu’elle essayait, grimaçante. « Ouais, non, tu l’aurais déjà fait, sorry. » secouait-elle la tête, à nouveau. « Un autre verre ? » enchaînait-elle le sourire large mais crispé, la bouteille fièrement présentée. Elle était vraiment rouillée ce soir. Pas moyen de trouver de bons mots pour la détendre. Pas sur qu’il y en ait de toute façon mais elle allait quand même essayer. « C’mon Pati, certes j’suis plus dans le camp que les Vieux sont des fouteurs de merde MAIS ils ont parfois des bons pressentiments ! J’suis sûre que tu vas aider cet idiot a maîtrisé sa pyrokinésie en un rien de temps et t’auras jamais plus besoin de voir sa gueule. » Enfin, si ça marchait comme ça. Elle avait un gros doute maintenant. « You’re strong, beautiful and intelligent, you can’t let him wear you down. » complétait-elle rapidement. « And I mean, yeah murder might be a little too extreme but that doesn’t mean we can’t do anything ! We can make his life a living hell and we have all the night to figure out how. » Saccager son appartement, lui taper une bonne frayeur voir même des laxatifs histoire qu’il se tape une honte de l’espace, elle était prête à n’importe quoi pour ré illuminer le sourire sur les lèvres de sa cousine. « I mean, I’m fine if you just want to rant too. Or dance. Or drink until you forget your own name. Or all of this combined, I’m all in. » pinçait-elle ses lèvres, les yeux adoucis avant d’étendre sa main pour aller serrer son poignet.

Elle validait la supposition de sa cousine d’un hochement de tête, la mine pataude, véritablement dépitée mais néanmoins bien contente que Peyton ne soit pas dans le fanclub de l’autre abruti. Parce que c’était sans doute ce qui la sidérait le plus, Patience : il était un enfoiré fini, il ne voyait les femmes que comme des objets sexuels et elles étaient quand même nombreuses à vouloir terminer dans son lit. Elle ignorait si c’était du masochisme de leur part ou une grande naïveté (peut-être qu’elles s’imaginaient toutes qu’elles seraient celle qui l’empêcherait d’aller voir ailleurs, les pauvres, elles étaient vraiment idiotes) mais elle n’arrivait pas à comprendre comment, à leur époque, c’était encore possible d’accepter de se faire traiter de la sorte. Ugh. Gram’s avait vraiment raison de haïr les mecs. La proposition était tentante, elle allait pas mentir – serait même plutôt ravie de pouvoir lui faire perdre son sourire de connard insolent et de pouvoir être débarrassée de lui sans avoir à culpabiliser – mais une pensée pour les Fondateurs lui rappela à quel point c’était une mauvaise idée. Too bad. Refusait donc avec un sourire triste, l’agacement perçant peut-être dans sa voix parce que, fuck, ils faisaient quand même bien chier, ceux d’en-haut, avec leurs règles à la con. « Nope, les sphynx, je crois. Non mais en plus, ils ont le nom d’une super créature mythologique et ils sont les êtres les plus dégueulasses de l’univers. Un peu comme lui, quoi. » Il avait la gueule d’un super beau mec, mais les capacités mentales d’un bouffon. Vraiment du gâchis, de son avis – n’importe qui d’autre aurait utilisé ce corps de rêve à meilleur escient mais nope, il avait fallu que ce soit Wilson et son inconscience doublée de son immaturité qui touche le gros lot. Et elle, elle était la poissarde qui devait composer avec. Foutu karma. « Can’t argue with that, » laissait-elle tomber avant de récupérer le verre plein qu’elle vidait quasiment aussitôt. Avec un peu de chance, c’était un cocktail bien cogné qui lui permettrait de rapidement oublié jusqu’à l’existence de Wilson. La langue venait récupérer les dernières gouttes de la boisson présentes sur ses lèvres, essayait d’en retirer un max car le goût sucré venait aisément cacher l’amertume de l’alcool et, gash, elle pourrait sûrement s’en vider plusieurs pichets. « I LOVE it! » Fallait pas avoir peur des grands mots et si elle avait été en mesure d’admettre qu’elle réfléchissait sérieusement à l’assassinat de l’un de ses protégés, elle pouvait bien reconnaître qu’elle était particulièrement friande de cette nouveauté. De quoi l’enfoncer un peu plus dans son alcoolisme naissant, pour sûr. Elle levait un doigt qu’elle pointait en direction de sa cousine. « Ca, tu vois, ça reste à voir, parce que je pense qu’il me déteste presqu’autant que je le hais. » Du coup, les stats étaient plutôt limpides : 50/50 des deux côtés, ce serait à celui qui perdrait patience avant l’autre. « Parie sur moi, babe, je pense vraiment qu’il ne tiendra pas la fin de la semaine. » Elle voulu forcer un sourire mais préféré plutôt plonger le nez dans son verre – parce que ça, au moins, ça lui donnait vraiment envie de sourire. Pas comme l’autre. The one who shall not be named. Elle éclatait de nouveau, l’alcool lui montant très rapidement à la tête et amplifiant sa voix par la même occasion – qu’elle se reprenait alors que le nouveau serveur du P3 approchait avec ses oreilles qui devaient traîner parce que c’était un mec, uh. Son regard se noircit alors que Peyton laissait un couinement lui échapper. Pas de pitié pour personne, ce soit, à par pour elle-même. Sa main s’abattait sur la tablette brutalement, développant une douleur cuisante qu’elle choisit d’ignorer. « MAIS PUTAIN ! T’es un génie ! J’y avais pas pensé, figure-toi. Mais je pourrai, en plus le feu, ça craint l’eau, nah ? Bordel, je l’ai, ma solution. Je dirai que je maîtrise pas encore assez. Faut que je l’emmène près d’un lac. » Elle se plongeait dans ses réflexions, trouvait d’ores et déjà une excuse pour une séance d’entraînement proche du lac et il lui suffirait d’attendre que cet idiot lâche ses émotions, qu’elle laisse son empathie resurgir et hop. Un petit noyé, un p’tit enterrement et oopsie, quel dommage, il était si prometteur (diplômé de connerie, sans nul doute). Ses yeux se perdaient dans son imaginaire, essayant de se jouer la scène potentielle de la noyade accidentelle alors que la voix de Peyton cherchait à l’en arracher – let her dream, woman. Elle secouait la tête, se concentrait sur sa cousine alors que celle-ci reprenait déjà (se répondait, déjà ? tant mieux, Patience n’avait rien écouté de sa question, elle aurait été en peine de pouvoir lui répondre quoique ce soit). « You really need to ask? » Elle arquait un sourcil, le verre tendu en direction de la barmaid. Elle allait le regretter le lendemain et plus encore en cours mais tant pis. C’était pour la bonne cause : sa santé mentale. Elle se renfrognait, les mains retenant son visage malgré tout l’enseignement de ses parents. Les mots de Peyton furent pourtant prompts à se faire un chemin jusqu’à elle, venant apaiser son cœur avec leur baume tendre et elle parvint finalement à craquer un fin sourire reconnaissant. « You’re the best, Pey. » Venait confirmer qu’elle avait bien fait de venir chercher du réconfort ici plutôt qu’ailleurs. « L’idée de tout tenter est alléchante, je dois le reconnaître, je crois que pour l’instant, je vais surtout boire mais on peut déjà brainstormer pour lui pourrir la vie. Works for me, you know. » Histoire d’être parée à toute éventualité – rien ne les obligeait à tout mettre en place maintenant, mais mieux valait être prêtes au cas où il devienne encore plus que con. Ce qui viendrait sans doute, vu le cas. « Je sais même pas ce qui me rend le plus folle chez lui : son incapacité à prendre quoique ce soit au sérieux, le fait qu’il soit juste con ou le fait qu’à chaque fois qu’il mate une nana, je sois obligée de ressentir cette putain d’attraction aussi. » Sans doute les trois, si elle se devait d’être honnête, parce que c’était vraiment relou, à la longue. Soupir. « Did I tell you he’s a fratboy? Maybe we should think about it…, » commençait-elle à réfléchir. Forcément avec le bizutage des fraternités, il avait l’habitude de pas mal de conneries. Fallait donc être innovantes et improbables. Peut-être même contacter ses potes de frat’, justement, histoire de lui faire un coup à l’envers (nah, hors de question qu’elle communique avec des chimpanzés, déjà qu’elle sentait son QI diminuer à force de passer du temps avec Wilson, fallait pas en rajouter). « OH I LOVE THIS SONG! » se redressait-elle alors que les premières notes se faisaient entendre, pour une fois particulièrement audible vu le peu de personnes dans la pièce et son corps réagissait, les lèvres mouvant les paroles, les yeux clos. « C’est con que les démons soient… Well, des démons, parce que s’ils étaient pas aussi bad que ça, j’aurai peut-être pu demandé à l’un d’eux de mettre sa raclé à Sir I’m-Handsome-And-I-Know-It. » Dommage, donc, que leurs mères ne soient pas restés en bon contacts avec l’un des démons à qui elles avaient botté le cul. Ca aurait pu servir.

Sa visible appréciation du cocktail concocté développait un large sourire, une mine fière sur le visage de la sorcière. « Great ! » Ça, c’était gagné déjà. Quelques réserves en stock, elle avait largement assez pour assouvir la soif de la cousine et avec un peu de chance lui faire oublier ses problèmes. Ou plutôt son problème. Qui revenait d’ailleurs sur le tapis avec l’évocation d’un assassinat semblant être au plus proche.  « Ce qui démontre sa crétinerie d’autant plus. » Parce que c’était impossible de détester Pati. N’était qu’une preuve de plus que ce type n’avait pas de cerveau. C’était la best des cousines et êtres de lumière, quiconque essaierait de lui prouver autrement aurait une Pey’ en furie dans la tronche. « Toujours, chou. Tu l’auras à l’usure, j’en doute pas une seconde. » Sa voix s’élevait de nouveau alors qu’elle continuait à vider son sac et son regard meurtrier coupait court à son sourire, ses envies de rire à cette comparaison hilarante, les siens s’arrondissant, ses lèvres se dressant en une ligne droite. Pfiouu, ce regard était plus efficace que n’importe quelle arme.  Elle se dépêchait d’enchaîner par une remarque, un compliment accueilli par le poing de Patience qui s’abattait sur le comptoir, lui décrochant un bond de surprise. « Ben, j’pensais plus à lui enfourner un jet d’eau dérivé dans la bouche mais effectivement le lac me semble bien plus efficace. » Qu’elle approuvait d’une moue, d’un signe de tête. Beaucoup plus intelligent effectivement. Une autre question stupide échappait ses lèvres mais elle se reprenait dans un discours qu’elle espérait encourageant. Redonner un peu de poil de bête à sa cousine qui semblait définitivement dans le besoin. « J'dois défendre ma place de favorite. » Qu’elle appuyait sur ce fin sourire naissant sur les lèvres de la brunette. Tout avait été néanmoins totalement honnête, sûre qu’elle finirait par le dresser suffisamment pour ne pas perdre sa tête et surtout que cette soirée était sienne. Suivrait n’importe quel délire qu’elle voudrait évoquer ou lancer. (Pas qu’elle ait autre chose à faire de toute façon.) Elle opinait à sa réponse, resservait leurs verres à leur fin alors qu’elle continuait d’énumérer les défauts de ce protégé, fronçait les sourcils au dernier. « Ça doit faire tellement bizarre. » Elle-même n’avait jamais ressenti de désir envers une autre femme. Pourtant elle en avait croisé des canons à la fac, certaines qui semblaient en pleine mission divine pour anéantir toute estime de soi à la gente féminine de l’université. « And super annoying, of course. » qu’elle sortait de ses pensées. Ne pouvait être que soulager que le don d’empathie n’est pas fini dans ces gênes. Pouvait déjà à peine dompter ses propres émotions alors… « Tu l’as mentionné. » Quelques dizaines de fois. Mais cette fois-ci l‘illuminait une idée (dans son esprit) tout à fait brillante. « Oh ! De l’herpès magique ? J’suis sûre d’avoir croisé un sortilège du style. » Ses dents mordaient son inférieur, essayant de retracer l’ouvrage dans lequel elle l’avait trouvé, certaine de ne l’avoir inventé.  « Oh, oh, mieux ! De l’herpès et des morpions ! Ça lui ferait la bite… littéralement. » qu’elle gloussait, glissant son verre sur ses lèvres. De sûr qu’il n’y avait rien de pire pour faire souffrir ce coureur de jupons. Oh, et Nick lui avait parlé d’une castration magique… ça pourrait le faire aussi, faudra qu’elle prenne des notes la prochaine fois. « Told you. Ray is on fire tonight. » Son cri avait visiblement fait son chemin à travers le club presque vide, le dj lui offrant un air amusé qu’elle retournait d’un sourire. « Et puis comme y a presque personne, on peut lui demander toutes les chansons qu’on veut aussi. » évoquait-elle, impatiente de voir Pati enflammer la piste de danse. Peut-être lorsqu’elles auraient fini cette bouteille (ou la prochaine qu’elle savait arriver), elle pourrait voir son vœu s’exaucer. Un sourcil arqué à ce nouveau surnom, elle balayait pour le moment ses doutes, ses questions. « Inutile jusqu’au bout ces démons…. Oh, mais j’peux mettre une cagoule. » Gah y avait toujours ses fondateurs. Elle était surement moins sur leur radar, mais toujours. « Ou j’peux essayer de trouver un loonatique aussi. Qu’il lui fasse une bonne peur pour l’faire descendre de son nuage. » Y aurait bien quelqu’un qui accepterait cette tâche pour quelques cocktails gratuit, right ? Parce que bon elle n’avait rien d’autre à proposer. Son loyer la saignait à blanc depuis qu’elle avait perdu sa colocataire même s’il était toujours hors de question qu’elle abandonne son appart' pour s’en chercher un nouveau. Entre son fantôme et la cousine en face, elle attendra d’être dans une situation critique pour ne serait-ce qu’y concevoir.  Une autre gorgée, elle mâchait sa lèvre, scrutait sa cousine avant que les mots ne dépassent son cerveau. « Ok, le prend surtout pas mal mais… T’es pas attiré par lui, hein ? » Non parce que les remarques sur son apparence s’empilaient provoquant des flashbacks dans la tête de la sorcière. Parker lui avait fait le même coup quelques années auparavant et vu comment ça s’était fini, elle était prête à suivre de près l’être de lumière pour que la parallèle s’arrête ici. « Just asking. » Elle haussait les mains en défense, espérait qu’elle ne se ferait pas flinguer sur place.

Sa cousine était adorable et Patience eut un sourire tendre à son attention devant ses mots – toujours bons à entendre, même si l’avis était peut-être légèrement biaisé par leur lien familial. Détail que la sorcière choisissait d’ignorer pour la soirée, pas vraiment le moment de s’auto-plomber le moral quand l’autre s’y prenait à la perfection. Elle ne répliquait pas, parce qu’elle n’était pas encore convaincue à 100%, contrairement à Peyton, qu’elle pouvait franchement gagner ce concours d’impatience (quoique, malgré son prénom, elle battait déjà des records et Wilson étant… Well, lui, il était probable qu’elle en batte un nouveau). Elle soufflait bruyamment, son menton trouvant une place dans les paumes de ses mains, son regard se perdait sur son verre avant que sa cousine ne lui fasse part d’une idée absolument brillante (la meilleure, sans doute, qu’elle ait eu de sa vie et Peyton avait eu quelques idées intelligentes – et d’autres beaucoup moins) et elle complétait l’image par celle d’un lac. Idéal pour commettre un meurtre en faisant passer ça pour un foutu accident. Le crime parfait. Elle arqua un sourcil. « Un jet dans la bouche ? Remarque, vu qu’il est toujours en train de l’ouvrir, ça pourrait arriver… » Elle n’allait toutefois pas cacher sa préférence pour le lac (qui aurait, en plus, l’avantage d’engloutir le corps et hop, même pas de preuve à fournir à la police scientifique, take that CSI). Elle repartait déjà dans ses pensées, entendait vaguement Peyton formuler une question sans réellement y prêter attention et ce fut le regard de sa cousine dirigé sur elle qui l’obligea à reprendre contact avec la terre ferme, croisant tous les doigts qu’elle avait pour que rien ne lui est adressé qui demande une réaction quelconque de sa part. La respiration suspendue, elle s’autorisa un petit high five mentale alors que Peyton reprenait, lui arrachant un sourire. « Come on, comme si quelqu’un pouvait un jour te voler la place. » Elle roulait des yeux – parce qu’il en faudrait beaucoup pour réussir à prendre la place de Peyton. N’était franchement pas sûr que ce soit même envisageable, sa cousine ayant l’avantage de la connaître depuis, well, quasiment toujours, et d’avoir participé à un certain nombre de ses conneries d’enfants (souvent parce que Patience avait abusé de sa position de plus vieille pour asseoir son autorité sur la mini-Peyton à peu près autant que sur mini-Henry parce qu’ils étaient bien les seuls, avec Melinda, sur lesquels elle parvenait à avoir un peu d’ascendant, tous les autres étant plus vieux qu’elle, ne serait-ce que de quelques minutes). Elle récupérait le verre, le penchait déjà en direction de ses lèvres avant d’écarquiller les yeux. « Je te le fais pas dire. Surtout qu’il a des goûts de luxe – de bimbo, aussi, pas mal, mais je dois bien reconnaître qu’elles sont franchement bien foutues pour la plupart. » Le genre ScarJo ou Megan Fox (ce qui ajoutait à la bizarrerie de la chose parce que Patience, elle avait toujours préféré la beauté discrète chez une femme). Elle levait un doigt pour appuyer l’ajout de sa cousine. « Yeah, that too. Well, that mostly, actually. » Parce que ça avait surtout été étrange les deux premières fois, avait fini par plus ou moins s’y faire (ça restait compliqué pour se concentrer alors qu’elle voyait son regard dévié sur les bombasses plastifiées à peu près autant que son protégé). Elle cachait son visage de ses mains pendant une poignée de secondes, en profitait pour souffler, essayer de remettre un peu d’ordre dans ses idées même si ça semblait être une cause perdue. Ecartait d’abord ses yeux pour juger du niveau de sérieux de sa cousine (et définitivement protégée préférée avec cette idée lumineuse) avant de laisser ses mains retomber. « Mais… Tu es. Un. GENIE ! » Regrettait presque de ne pas y avoir pensé plus tôt ne serait-ce que pour avoir déjà l’image de la tronche de Wilson en tête. « Ouh, rappelle-moi d’envoyer un message à Nott ce soir pour qu’il passe la nuit chez toi, tu mérites bien des câlins torrides pour cette idée. » Elle lui lançait un regard en biais, balayait l’idée de la nuit de Peyton pour se reconcentre sur ce qui l’intéressait dans l’immédiat. Sa cousine se complétait et Patience était à peu près certaine qu’une ou deux étoiles devaient probablement briller dans son propre regard. « Je t’adore, t’auras le droit d’emprunter toutes mes fringues que tu veux à partir de maintenant. » Sauf peut-être son dernier jean stretchy noir, mais parce qu’elle venait vraiment juste de se l’acheter et voulait avoir l’occasion de se pavaner avec au moins deux semaines en exclusivité avant de le prêter à quelqu’un d’autre. Elle se tournait à moitié, envoyant un thumbs up en direction de Ray – non pas que ce soit super surprenant, le DJ ayant toujours eu des goûts fantastiques et sachant jouer les playlist à la perfection. Lançait un regard à Peyton. « Ouh, ça tombe pas dans l’oreille d’une sourde. » Elle fouillait son sac à main pour y dénicher son portable, commençait d’ores et déjà à préparer une petite playlist à faire suivre à Ray pour plus tard. Elle ne repartirait pas tant qu’elle n’aurait pas offert son meilleur déhanché sur au moins un titre des Fall Out Boys, parce que fallait pas trop déconner, non plus. Elle éclata de rire, se couvrant rapidement la main de la bouche. « Excuse-moi, le prends pas mal, hein, mais avec ton p’tit mètre soixante, je suis pas sûre que même cagoulée, tu puisses effrayer son mètre quatre-vingt-quelque-chose. » Elle se mordit la lèvre, essayant d’empêcher un second éclat de lui échapper, les épaules pourtant secouées par l’envie, acquiesçait plutôt à la seconde option, déjà un peu plus crédible. Validait d’un doigt tandis qu’elle vidait son verre. Manquait toutefois d’en recracher le contenu à la question (des plus absurdes). « Excuse me? » L’incrédulité s’emparait de ses traits. « Est-ce que t’as entendu tout ce que j’ai pu dire sur lui ? Est-ce que ça te semble, sérieusement, être le genre d’insultes que j’utiliserai à propos d’un mec qui m’attirerait ? » Parce que les connards, elle avait déjà donné. Oh. Wait. Ses sourcils se fronçaient – il était typiquement son genre de mec, un connard égocentrique qui ne pensait pas. Secouait la tête catégoriquement. « Nope. Nooope, I’d rather have him kill me than fuck me. » Surtout que vu le nombre de conquêtes à son tableau, elle était presque certaine qu’il n’aurait pas besoin qu’elles lui refilent de l’herpès magique car il avait probablement quelques STDs qui n’attendaient que la bonne seconde pour se manifester dans son slibard. « Ew, non, définitivement non. » Elle laissait une grimace s’afficher, exagérément peut-être, préférait repousser l’image du postérieur de Wilson moulé dans certains de ses pantalons – parce qu’elle ne le matait pas, son regard glissait indépendamment de sa volonté, ugh – ou de son sourire de pseudo-enfant sage. Elle n’était pas attirée par lui, en aucune façon, et l’assassinat qu’elle planifiait ne pouvait qu’en être la preuve. « Ok, il est pas mal, physiquement, mais ça s’arrête-là car crois-moi, la pourriture qui l’infeste à l’intérieur suffit à le rendre repoussant aussi à l’extérieur. » Yup, exactement, c’était ça. Elle avait eu un ou deux écarts parce qu’il aurait pu être son genre, mais il était trop un connard fini pour qu’elle se laisse aller (de toute façon, et comme elle l’avait fait remarqué, il la détestait tout autant, donc le problème était réglé, nobody will screw anyone et c’était pour le mieux). « En plus les êtres de lumière ne peuvent pas avoir de relation avec leurs protégés, » rappelait-elle, l’histoire de sa mère un peu trop ancrée dans le passé familial pour qu’elle puisse se permettre d’oublier, ou même ignorer, cette règle. « Même si du coup, ce serait plutôt cool, comme ça les Fondateurs me le retiraient et je serai débarrassée de lui. » Elle plissa les yeux, joua avec son verre un instant avant de secouer la tête. « Nope, j’suis pas encore prête à m’abaisser à ça, on va d’abord faire le combo herpès et morpions, puis l’assassinat au lac et s’il survit à tout ça, well déjà je commencerai à me demander si c’est pas un putain de démon, mais alors peut-être que j’envisagerai de me prostituer pour m’en débarrasser. » La féministe en elle hurlait d’ores et déjà au crime contre sa sexualité et elle savait qu’elle ferait appel à Gram’s avant d’envisager de finir dans le même lit que l’autre idiot.

L’apparition imprévue de sa cousine avait sauvé la sorcière d’une nuit mortelle en cette soirée déserte au P3 mais c’était à son tour de venir à sa rescousse, égailler l’agacement qui déformait ses traits, sa voix. Essayer de trouver les mots d’encouragements pour refaire surfacer la lionne qui se dissimulait dans sa petite taille. Egalement des plans d’assassinats, apparemment. « Vaut mieux pas. Y aura deux futurs meurtrières sinon dans la descendance. » Qu’elle plaisantait. A moitié. Bon ok, peut-être pas un meurtre… mais beaucoup beaucoup de larmes. Ca, c’était certain. Le nez froncé, elle s’imaginait devoir être attiré par son propre genre induit par les hormones en folie d’un frat’ boy. Et ouaip, weird résumait parfaitement la situation. Elle l’aurait probablement trouvé hilarante dans un autre contexte, aurait même pu en profiter pour se venger de l’utilisation intempestive de son empathie. « Ugh such a cliché. » qu’elle grimaçait finalement. Ce qui ne devrait pas l’étonner, toute sa personnalité, son apparence en était un. Ses goûts pour ce genre de nana en étaient presque décevants tant laquant d’originalité. Le visage de l’être de lumière retournait se cacher dans ses mains, signe qu’il était temps de sortir l’artillerie lourde. Prestement, elle fouillait les divers sortilèges qu’elle connaissait, qu’elle avait entendu parler. Trouvait finalement son bonheur au souvenir de la farce d’une de ses sœurs quelques années auparavant. (Sort qui avait dégénéré lorsque Parker se l‘était infligé sur elle-même au lieu de l’ex mais ça, c’était une autre histoire.)  Ses lèvres se pinçaient, empêchaient le rire d’en sortir à l’image délictueuse qui s’affichait aisément sous ses paupières. L’attente ne se fit pas attendre, sa cousine validait cette idée de grands mots qui affichait une mine fière sur ses traits. « J’pensais me le rajouter en second prénom. » Peyton Genius Halliwell. Ouaip, ça claquait. Si seulement elle pouvait avoir la même inventivité pour tourmenter les quelques abrutis du bureau… Contrariété éphémère qui s’envolait aisément à l’écoute de sa cousine. Ses joues se coloraient aux images qui s’infiltraient dans son esprit, arrivait à s’étrangler avec sa seule salive. « Please don’t do that. »  qu’elle reposait son verre. Ca allait finir en noyade sinon. « Me prends pas mal, j’apprécie vraiment l’intention mais j’suis pas sûre que ça serait la meilleure idée. » Vraiment pas certaine que de recevoir un tel message serait un turn-on pour le sorcier. Ouaip, non, elle se débrouillerait toute seule pour cette partie-là. En profitait pour rediriger le sujet, lui offrir une autre idée dans la même vaine pour tourmenter ce nouveau protégé. Sa réponse éclairait un large sourire sur ses lèvres, fière de cette idée qui touchait encore le jackpot auprès de la brunette. « Que des bonnes idées par ici.[/i] » ponctuait-elle d’un doigt pointé. « Reaaally ? » Ouh, elle devrait essayer de s’avérer utile plus souvent. Sa garde robe avait quelques pépites qu’elle volerait bien pour un jour ou deux. Puis si elle ne devait pas passer par la case ninja-infiltration, c’était que du bonus. « Ouuh même ton nouveau jean noir ? » qu’elle demandait, extatique. Non parce qu’il était grave canon, avait le p’tit haut parfait pour aller avec. Se voyait parfaitement se pavaner avec cette tenue. Une autre proposition s’échappait mais elle, ne reçut le même succès, bien au contraire, eut au moins le mérite d’extorquer un rire à sa cousine. « Hey ! I can be scary. » qu’elle rétorquait d’une moue. Si elle le secouait suffisamment (thanks télépathie), elle était sûre de pouvoir lui extorquer des geignements de peur. La taille ne comptait pas quand on avait des pouvoirs… Right ? Les bras se dressaient en défense, un léger pas en arrière, être sûre qu’elle ne soit dans le périmètre d’une attaque sauvage et elle formulait cette arrière-pensée qui la turlupinait. Tremblait presque à l’incrédulité de son ton. « Mmm… you really want me to answer that question ? » Ses bras se détendaient, elle grimaçait, les yeux pourtant piqué d’amusement. Parce que c’était justement là le problème. Patience avait son historique d’asshole derrière elle, ce nouveau protégé s’accordant parfaitement à cet intitulé. Elle se souvenait sans mal de l’énervement que lui influait son dernier, était franchement choquée, voir même déçue d’elle-même, de ne pas avoir remarqué le schéma dès qu’elle lui avait raconté leur premier entraînement. « A bit extreme but okay then. » marmonnait-elle, le ton neutre pourtant pas le moins convaincue sur la véracité de ses propos. Elle préférait y aller à tâtons, aurait tout donné à ce moment pour pouvoir se faufiler dans les pensées de la brunette mais devait se replier sur une route plus prudente. Shit. Elle aurait du la souler avant. Mais elle continuait à sa surprise, une grimace exagérée sur les traits, et Peyton empêchait de sortir de ses orbites pour toucher le plafond. Restant silencieuse, les poings de son conseil mental s’élevaient dans les airs lorsque la cousine reprenait. « Hmm-Hmm. » approuvait-elle d’un seul bruit, pas confiante du tout sur les mots qui pourraient sortir. Comme cette lèvre traîtresse qui menaçait de s’étirer la dissimulant en faisant voler le verre à ses lèvres. Elle s’inquiétait, bien sûr, mais elle ne pouvait dénier cette délectation de voir les rouages fumés de ses pensées, ses expressions faciales tout simplement priceless. Les prochaines semaines promettaient d’être intéressantes… Elle rouvrait la bouche, manquant de lui faire recracher le contenu de la sienne. Elle feignait une toux, reposait son verre. « Yeah, it's not like forbidden romance runs in our family or something like that. » qu’elle dégageait parfaitement casuellement. Vraiment, ça en deviendrait presque cliché chez les Halliwell. Tellement qu’elle n’avait pas même réfléchie à cette règle. Néanmoins, le fait que sa cousine l’évoque, annulait le peu de doutes qui s’attardaient. Toujours en plein déni, elle aurait peut-être le temps de tuer cette idée dans l’œuf. Fuck, pourquoi y en a pas un de potable au bureau. Va falloir que j’passe en mode entremetteuse avant qu’elle craque. Un sourcil s’arquait alors qu’elle continuait sur sa lancée, autant ébahie qu’amusé et cette fois-ci elle ne pouvait pas retenir un pouffement sortir de ses lèvres. « Well, you got a plan. » approuvait-elle d’une moue. Ses yeux la scrutant, elle maudissait une nouvelle fois de ne posséder le don télépathie, aurait tout donné pour pouvoir s’incruster dans ce qu’elle imaginait le bordel qu’était ses pensées. Resservait plutôt leurs verres taisant les questions ou plutôt les commentaires jonchant les siennes. « J’me mets à la recherche de ses sortilèges dès que j’ai un peu de temps libre. » C’était beaucoup trop drôle pour qu’elle les laisse tomber maintenant, était presque déçue de ne plus être à l’université pour voir les conséquences. Heureusement, elle était certaine que Patience les partagerait avec délectation. « Une tournée de teq paf ? » qu’elle souriait, sortant deux shooters dissimulé dans le comptoir. Après tout, elle lui avait demandé de noyer, avait maintenant une raison de plus de le faire. L’idée d’aller danser oubliée, elle comptait bien creuser cette histoire qui obsédait momentanément ses pensées.